Vue aérienne du cimetière de Soupir où sont enterrés plus de 7 800 soldats tués sur le "Chemin des Dames". | FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

Le président de la République, François Hollande est attendu dimanche 16 mars dans l’Aisne, sur le Chemin des Dames pour les 100 ans de cette bataille, l’un des épisodes les plus meurtriers de la Première Guerre mondiale.

C’est la première fois qu’un chef d’Etat viendra commémorer cette bataille qui a entraîné des pertes colossales dans les deux camps : 187 000 vies côté français, dont de nombreux tirailleurs sénégalais, et 163 000 côté allemand.

La matinée a débuté sur le Plateau de Californie, un des lieux emblématiques de la bataille situé à quelques kilomètres du village martyr de Craonne, d’où une marche commentée de 5 km a démarré à 5 h 45.

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Pour la première fois lors d’une cérémonie officielle, un chœur entonnera la « Chanson de Craonne », hymne des soldats harassés par le conflit et censuré par le commandement militaire :

« Adieu la vie/Adieu l’amour/Adieu toutes les femmes/(…) C’est à Craonne, sur le plateau/qu’on doit laisser sa peau/car nous sommes tous condamnés/C’est nous les sacrifiés ! »

Consensus républicain

Le président de la République, dont un grand-père servit comme sergent dans l’infanterie au Chemin des Dames, se rendra ensuite à Oulches-la-Vallée-Foulon dans la Caverne du Dragon, une grotte transformée en caserne puis en musée. Il y inaugurera une sculpture réalisée par Haïm Kern en hommage aux soldats tombés en 14-18.

Au côté de l’ambassadeur d’Allemagne, Nikolaus Meyer-Landrut, il se recueillera ensuite dans le cimetière militaire allemand de Cerny-en-Laonnois, avant de se rendre à la nécropole nationale et de présider la cérémonie officielle du centenaire.

La journée de commémorations doit se clore par un moment de recueillement lors d’une grande veillée du souvenir dans plus de 280 communes de l’Aisne.

L’ex-premier ministre Lionel Jospin, qui sera présent dimanche au côté de François Hollande, fut le premier en 1998 à réhabiliter ces mutins, jugeant qu’ils devaient « réintégrer aujourd’hui, pleinement, notre mémoire collective nationale », un discours qui fait désormais l’objet d’un consensus républicain, selon l’Elysée.