Jean-Marc Sauvé, le gendarme de la campagne
Jean-Marc Sauvé, le gendarme de la campagne
M le magazine du Monde
A l’occasion du scrutin présidentiel, le vice-président du Conseil d’Etat doit avoir l’œil partout : temps d’antenne, réseaux sociaux, affiches, sécurité informatique…
Un temps tenté d’entrer dans les ordres, Jean-Marc Sauvé a finalement opté pour une carrière au plus haut sommet de la fonction publique d’Etat. | Vincent Isore/IP3
Le vice-président du Conseil d’Etat fêtera ses 68 printemps – l’âge de la retraite pour ce très haut fonctionnaire – peu après la présidentielle. Avant cela, il est chargé de surveiller la troisième élection suprême de sa carrière.
Proche de Robert Badinter
Plutôt marqué à gauche, Jean-Marc Sauvé a commencé sa carrière comme conseiller technique au côté de Robert Badinter. On est en 1981. Une période passionnante pour le jeune énarque. Son plus grand souvenir : un jour de permanence à la chancellerie, il reçoit un coup de téléphone lui annonçant l’arrestation en Bolivie de Klaus Barbie. C’est lui qui avertit le garde des sceaux.
Serviteur de l’Etat
Enfant d’agriculteurs de la Somme, Jean-Marc Sauvé a quitté l’ENA en 1971 pour la vie religieuse. Après deux ans de noviciat, il est retourné à l’ENA d’où il est ressorti major de sa promotion. En 1995, il est nommé au secrétariat général du gouvernement par Jacques Chirac. Il y est resté – d’Alain Juppé à Dominique de Villepin – jusqu’en 2006, année où il prenait la tête du Conseil d’Etat.
Poil à gratter
Le « premier fonctionnaire de France » a souvent suscité le courroux de l’Elysée et de Matignon. Le dimanche 5 juillet 2009, convoqué, il passe une heure à se faire étriller par le président de la République qui lui reproche de se comporter en « militant socialiste » : le Conseil d’État a annulé l’élection de Serge Dassault à la mairie de Corbeil-Essonnes. En novembre 2016, il s’oppose à Manuel Valls sur la prolongation de l’état d’urgence.
Arbitre de la campagne
Pour la troisième fois de sa carrière, Jean-Marc Sauvé, vice-président du Conseil d’État, est à la tête de l’éphémère Commission nationale de contrôle de la campagne électorale en vue de l’élection présidentielle. Créée en 1964, la CNCCEP veille au respect de l’égalité de traitement des candidats. De la taille des affiches aux clips de campagne en passant par les réseaux sociaux, elle scrute tout. Cette année, elle porte « une vigilance particulière au risque d’attaque informatique de la campagne ».