Emmanuel Macron et Manuel Valls, à l’Assemblée, en février 2015. | CHARLES PLATIAU / REUTERS

« C’est la fin d’un cycle, la fin d’une histoire. » Voilà comment Manuel Valls a interprété, lundi 24 avril, le score (6,3 %) du Parti socialiste au premier tour de l’élection présidentielle la veille. L’ex-premier ministre, qui a appelé à voter dès dimanche soir pour Emmanuel Macron au second tour, a affirmé sur France Inter que son ancien ministre de l’économie avait désormais la « responsabilité majeure » de rassembler :

« Gouverner la France, c’est difficile et donc il faut rassembler. Et donc la responsabilité de rassembler une majorité présidentielle et demain une majorité à l’Assemblée nationale, elle incombe d’abord bien sûr à Emmanuel Macron, c’est ça les institutions de la VRépublique, et c’est pour ça que nous devons être prêts à le soutenir, à l’aider, à participer à cette majorité. »

Le député de l’Essonne, qui avait soutenu le candidat d’En marche ! dès le premier tour malgré son engagement initial de soutenir Benoît Hamon lors de la primaire socialiste, s’est dit « satisfait bien sûr » du score de M. Macron, « parce qu’incontestablement il représente un changement et une espérance ». Mais il s’est dit « aussi en même temps triste, triste pour le PS, pour son histoire, ses valeurs, ce qu’il a fait au gouvernement », parlant de « meurtrissure ».

« Nous sommes dans une phase de décomposition, de démolition, de déconstruction, moi j’aimerais qu’on soit, mais c’est sans doute un peu tôt, dans une phase de reconstruction. »

« Ceux qui ne partagent pas les mêmes idées, ceux qui sont en désaccord, notamment sur l’Europe, sur l’économie, sur l’entreprise, sur les questions de sécurité, peuvent-ils encore être dans la même famille politique ? Personnellement, je ne le crois pas. Donc doit venir le temps enfin de la clarification », a déclaré le député de l’Essonne en évoquant les frondeurs durant le dernier quinquennat.

« J’ai assumé mes responsabilités »

M. Valls a expliqué ne pas avoir « de regret » d’avoir soutenu Emmanuel Macron, « parce que, comme d’habitude, j’ai assumé mes responsabilités ».

« Il y a eu des responsables politiques, y compris des responsables gouvernementaux, qui ont été incapables avant le premier tour de donner leur avis et qui hier soir bien évidemment tous disaient, il faut faire barrage au Front national, mais enfin la belle affaire ! »

Quant à Benoît Hamon, « quand on mène une campagne qui n’est pas une campagne centrale, quand on mène au fond une campagne d’extrême gauche ou de gauche de la gauche, on récolte tout simplement les fruits de cette campagne ».

Manuel Valls s’est aussi dit « convaincu que les électeurs de Jean-Luc Mélenchon [allaie]nt se mobiliser pour le 7 mai prochain en faveur d’Emmanuel Macron ». « J’espère que Jean-Luc Mélenchon reviendra à une position qui ne sera pas dictée uniquement par l’amertume », a ajouté l’ancien premier ministre.