TV : « Mafia du bois : la guerre en Amazonie »
TV : « Mafia du bois : la guerre en Amazonie »
A voir aussi ce soir. Caméra embarquée avec les unités spéciales brésiliennes qui traquent trafiquants et scieries clandestines (sur France Ô à 21 h 50).
La plus grande forêt du monde est en danger. Le poumon de la planète, autrement dit l’Amazonie, est victime de pilleurs de toutes sortes.
Parmi les plus dangereux, les bandes organisées qui font du commerce illégal de bois tropical l’un des plus juteux trafics mondiaux. Consacré à la lutte intensive menée au cœur de la forêt amazonienne par les unités spéciales de l’Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles renouvelables (Ibama) contre ces coupeurs de bois, ce documentaire ressemble parfois à un film d’action, avec embuscades, hurlements et patrouilles lourdement armées. Dans la réalité, ce ne sont pas forcément des soldats qui portent gilets pare-balles et fusils-mitrailleurs, mais des biologistes bien décidés à protéger ce trésor naturel. « Ce qui nous rend heureux, c’est d’entendre la forêt ! », lance l’un d’eux, un brin lyrique.
Détruire plutôt que saisir
Avec une simple scie électrique, les trafiquants font d’énormes dégâts. Des scieries clandestines sont disséminées au cœur d’un immense territoire, souvent dans des endroits difficiles d’accès. Les mafias du bois disposent de pelleteuses, de bulldozers, de camions et bien sûr d’armes à feu. Mais les hélicoptères de l’Ibama facilitent la chasse aux trafiquants.
Les responsables estiment à environ une centaine le nombre d’exploitations illégales de bois. L’Ibama a donc adopté une nouvelle méthode de lutte permettant de ralentir la déforestation : plutôt que de saisir le matériel, elle le détruit. « La destruction d’installations illégales représente une perte d’argent immédiate pour la mafia. C’est beaucoup plus efficace », estime un soldat.
Java Films
Il y a dix ans, l’équivalent de dix terrains de football disparaissait chaque minute dans la forêt amazonienne. Aujourd’hui, grâce aux interventions musclées de l’Ibama, ce n’est plus qu’un terrain par minute. Mais cette situation n’est pas satisfaisante. A la tête de l’Ibama depuis deux ans, Marilene Ramos, spécialiste du développement durable, aimerait que d’autres pays aident financièrement le Brésil dans sa lutte contre les voleurs de bois. L’Amazonie est en effet un bien précieux pour le monde entier, 12 % de la production en eau de la planète provenant de la forêt amazonienne. En attendant, la lutte continue.
Mafia du bois : la guerre en Amazonie, de Steffen Haug (Allemagne, 2016, 55 min).