Etats-Unis : l’Arkansas procède à une nouvelle exécution d’un condamné
Etats-Unis : l’Arkansas procède à une nouvelle exécution d’un condamné
Le Monde.fr avec AFP
L’Etat américain, qui n’avait procédé à aucune exécution depuis 2005, a exécuté quatre détenus en huit jours.
L’Arkansas a exécuté jeudi 27 avril en soirée un prisonnier, dernier d’une série de condamnés mis à mort de façon accélérée dans cet Etat du sud de l’Amérique.
Kenneth Williams, reconnu coupable de meurtre, a reçu une injection létale, a annoncé dans un communiqué la procureure générale Leslie Rutledge. Cet homme de 38 ans avait un quotient intellectuel d’enfant, selon ses avocats. Ceux-ci ont tenté jusqu’au bout jeudi d’obtenir pour leur client un sursis de dernière minute, par divers recours judiciaires jusqu’à la Cour suprême à Washington, qui ont été rejetés les uns après les autres.
L’Arkansas, qui n’avait exécuté personne de 2005 jusqu’à ce mois d’avril, a exécuté quatre détenus en huit jours, dont deux en une même soirée lundi. L’Etat avait initialement prévu d’exécuter huit prisonniers en onze jours. Le gouverneur républicain de l’Arkansas, Asa Hutchinson, avait justifié cette précipitation par la péremption à la fin du mois d’une substance très controversée utilisée dans les injections létales. Mais son programme d’exécutions accélérées a été la cible de multiples recours judiciaires et d’une mobilisation internationale des opposants à la peine de mort.
La bataille devant les tribunaux s’est finalement soldée par la suspension de quatre des exécutions prévues, l’Etat parvenant à procéder aux quatre autres.
« Son exécution ne me ramènera pas mon père »
Williams avait dans un premier temps été condamné à la réclusion perpétuelle pour avoir tué par balle en 1998 une étudiante de 19 ans, Dominique Hurd. Il était parvenu à s’évader de son pénitencier un jour de 1999. Il avait alors abattu un quinquagénaire, Cecil Boren, dans sa ferme voisine de la prison. Le fugitif avait volé le pick-up de sa victime, sa fuite le menant jusque dans le Missouri où il avait provoqué un accident de la route, tuant un jeune père de 24 ans, Michael Greenwood.
Les réactions de ces familles endeuillées ont été très différentes à l’approche de l’exécution de Kenneth Williams. La fille et la veuve de Michael Greenwood, dans une lettre et un e-mail distincts datés de ce jeudi, avaient demandé au gouverneur Hutchinson d’épargner la vie du condamné.
« Son exécution ne me ramènera pas mon père et ne nous rendra pas ce qui nous a été pris. Cela ne fera qu’ajouter de la souffrance », avait écrit Kayla Greenwood. La famille Greenwood a financé et organisé le voyage jusque dans l’Arkansas de la fille et de la petite-fille du condamné, afin qu’elles puissent le rencontrer une dernière fois. « En tant que famille dotée d’une foi très solide, nous ne pensons pas que c’est à nous de décider de prendre une vie », avait de son côté assuré Stacey Yaw, la veuve de Michael Greenwood et mère de Kayla.
En revanche, la famille Boren avait fait savoir qu’elle serait soulagée par l’exécution de Williams. « Nous avons attendu très, très longtemps ce moment », avait déclaré la veuve, Genie Boren, citée par la chaîne Fox 16. « Les gens doivent être punis pour leurs actes », avait-elle ajouté.