GPA, euthanasie, mariage pour tous : que proposent Le Pen et Macron ?
GPA, euthanasie, mariage pour tous : que proposent Le Pen et Macron ?
Par Maxime Delrue
Les thèmes de société n’ont pas été des sujets clivants pendant la campagne. Pourtant, des différences opposent les deux candidats parvenus au second tour de la présidentielle.
Interviewé, vendredi 28 avril, sur RMC, Jean-Frédéric Poisson, le président du Parti chrétien démocrate, a affirmé qu’Emmanuel Macron était favorable à la gestation pour autrui (GPA). C’est faux.
.@jfpoisson78 @le_pcd @lesRepublicains @PhilippePoutou "Regardez bien les dernières déclarations de @EmmanuelMacron… https://t.co/sISEMm0pYI
— JJBourdin_RMC (@Jean-Jacques Bourdin)
La GPA consiste à faire appel à une mère porteuse, parfois rémunérée, pour mener à bien une grossesse. Cette technique est notamment employée par les couples d’hommes homosexuels. Interdite en France, la GPA peut mener à des peines pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et à 30 000 euros d’amende.
Pourquoi c’est faux
Contrairement à ce que prétend Jean-Frédéric Poisson, Emmanuel Macron est très clair sur la question. Sur son site de campagne, dans la partie « Famille et Société », le programme du candidat d’En marche ! affirme : « Nous ne sommes pas favorables à autoriser la gestation pour autrui en France. »
L’ancien ministre de l’économie prend en revanche l’engagement de se conformer à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) et de reconnaître les enfants nés de parents français par la GPA dans des pays où elle est autorisée, comme aux Pays-Bas ou dans certains Etats des Etats-Unis.
Depuis 2014, la CEDH a en effet condamné la France à cinq reprises pour avoir refusé de transcrire les actes de naissance d’enfants nés d’une gestation pour autrui à l’étranger.
Marine Le Pen veut, comme Emmanuel Macron, maintenir l’interdiction de la GPA.
Les positions des deux candidats divergent en revanche sur la procréation médicalement assistée (PMA). La candidate du Front national désire maintenir l’interdiction de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules. Marine Le Pen compte « réserver la PMA comme réponse médicale aux problèmes de stérilité ».
Emmanuel Macron se dit, lui, favorable à l’ouverture de la PMA à toutes les femmes, qu’elles soient seules ou en couple homosexuel. « Pour avancer de façon pédagogique, nous souhaitons attendre l’avis du Comité consultatif national d’éthique, afin d’assurer dans la société un vrai débat, pacifié et argumenté », détaille le programme du candidat d’En Marche !.
Comprendre la PMA et la GPA en deux minutes
Durée : 02:22
Le mariage pour tous, entre abrogation et conservation
Thème clivant du quinquennat Hollande, le mariage entre personnes du même sexe divise les candidats du second tour.
Marine Le Pen désire abroger la loi Taubira, qui autorise le mariage aux couples homosexuels sans toutefois annuler les mariages déjà prononcés. A la place, la candidate FN propose de « créer une union civile (pacs amélioré) », sans plus de précision.
Du côté d’Emmanuel Macron, on défend le mariage pour tous, « un acquis fondamental du quinquennat en cours ».
Autre sujet sensible : l’euthanasie. Sur ce thème, les deux candidats à la présidence sont sur la même longueur d’onde. Tant Marine Le Pen qu’Emmanuel Macron désirent conserver la loi Leonetti-Claeys qui a instauré, en 2016, le droit à la sédation profonde des personnes en phase terminale et ce jusqu’au décès. Le texte ne légalise cependant ni l’euthanasie, ni le suicide assisté. Sauf surprise, il devrait donc rester inchangé au cours du prochain quinquennat.