Dernière ligne droite pour les deux finalistes de l’élection présidentielle
Dernière ligne droite pour les deux finalistes de l’élection présidentielle
Emmanuel Macron et Marine Le Pen fêteront le 1er-Mai en réunissant chacun leurs soutiens à un grand meeting électoral.
Affiche électorale d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen. | GONZALO FUENTES / REUTERS
Les finalistes de l’élection présidentielle ont tous les deux choisi de ne pas trop s’éloigner de Paris pour fêter le 1er-Mai. Le candidat d’En Marche ! tiendra un grand rassemblement dès 14 h 30 au Paris Event Center, Porte de la Villette. Quant à Marine Le Pen, elle sera présente dès midi à Villepinte (Seine-Saint-Denis) pour son dernier grand meeting de campagne. L’occasion pour les deux candidats de réunir leurs soutiens et de rappeler, avant leur face-à-face audiovisuel de mercredi soir, les éléments clés de leurs programmes.
A J-7 avant le second tour, Mme Le Pen et M. Macron continuent d’enchaîner les déplacements. La première s’est ainsi rendue, dimanche, en visite surprise devant l’usine Altéo de Gardanne (Bouches-du-Rhône) pour y parler écologie, thème secondaire de sa campagne, quand le second a préféré se rendre au Mémorial de la Shoah et à celui des martyrs de la déportation à l’occasion de la Journée du souvenir de la déportation.
Mais c’est la candidate du FN qui a remporté la séquence politique du week-end et nourri les conversations après avoir annoncé, samedi, qu’elle nommerait Nicolas Dupont-Aignan, chef de Debout la France, premier ministre si elle était élue le 7 mai, et dévoilé le contenu de cette « alliance patriotique et républicaine ».
Deux marches sont d’ailleurs organisées, lundi, contre le Front national : un rassemblement à 11 heures, place de la bataille de Stalingrad (Paris 19e), pour un vote républicain à l’appel de la CFDT, la Fage et l’Unsa et à 14 heures, une marche noire contre le parti de la Marine Le Pen, place de la Nation (Paris 12e).
« Elle a hérité de son parti »
Les deux candidats ont, en revanche, achevé la journée de dimanche sur France 2. Pendant une dizaine de minutes, dans des entretiens préenregistrés, Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont répondu, chacune de leur côté, aux questions de Laurent Delahousse. Le candidat d’En Marche ! a surtout tenté de contrecarrer l’argument phare de sa rivale qui consiste à répéter que son adversaire le candidat du « système » et elle du « peuple ».
« Marine Le Pen est une convertie récente du peuple. Soyons honnêtes. Le peuple, elle l’utilise, ce qui est le propre des extrêmes, ce qui est le propre des vrais démagogues. Le peuple, elle s’en moque au fond. »
« Marine Le Pen est une héritière du système politique français. Elle a hérité de son parti, elle a hérité de son père et de ses idées », a poursuivi M. Macron.
« Moi je suis une émergence, d’une nouveauté profonde, radicale. Il y a un an, mon parti n’existait pas. Et il y a un peu plus de trois ans je n’étais pas dans la vie politique. C’est une différence profonde. J’ai décidé de venir à la vie politique pour la changer, vite et fort », a souligné l’ancien ministre de l’économie et ex-secrétaire général adjoint de l’Elysée.
« Je fais partie du peuple »
Interrogée sur sa définition de l’élite, « punching-ball » de sa campagne, selon M. Delahousse, la candidate du Front national a répondu : « Prenez toutes les listes des soutiens de mes adversaires », en citant notamment les « patrons de presse » et l’Union des organisations islamiques de France (UOIF).
Le présentateur lui a alors demandé : – « Vous, vous n’êtes pas issue de l’élite ? » – « Ça n’a strictement rien à voir, s’est-elle défendue. L’élite, ce sont les gens qui pensent qui ont raison contre le peuple et que le peuple a tord. » « Je fais partie du peuple, je me sens du peuple, je suis au milieu de lui », a-t-elle renchéri.
Egalement questionnée sur son statut d’héritière de Jean-Marie Le Pen, fondateur du parti d’extrême droite, Marine Le Pen, visiblement piquée au vif, a répondu : « J’ai hérité de rien. Je me suis présentée à la tête d’un mouvement politique », en référence à son élection à la tête du FN en 2011.
« La rupture politique [avec son père] est définitive. Je l’ai fait parce que l’intéret supérieur du pays était en cause. Il faut etre capable de faire des choses qui vous font violence à vous-même. »