Matteo Renzi, le 28 avril à Bruxelles. | EMMANUEL DUNAND / AFP

En Italie, Matteo Renzi paraît assuré de reprendre la direction du Parti démocrate (PD) à l’occasion d’un scrutin interne qui se déroulera dimanche 30 avril. Mais un retour à la tête du gouvernement est une autre affaire.

A en croire un sondage réalisé durant la semaine du 17 avril par l’institut Ixe en vue des « primaires ouvertes » du parti, l’ancien président du Conseil devrait obtenir près de 60 % des suffrages, loin devant ses deux rivaux, le ministre de la justice, Andrea Orlando, et le gouverneur de la région des Pouilles, Michele Emiliano, crédités de respectivement 15 % et de 8 % des intentions de vote.

Mais si Matteo Renzi, qui a démissionné après son cinglant échec au référendum constitutionnel de décembre 2016, reste populaire dans son camp, le PD aura du mal à contenir la poussée du Mouvement Cinq-Etoiles (M5S) lors des élections législatives qui doivent se tenir d’ici à mai 2018.

Dissensions internes

Les dernières enquêtes d’opinion placent en effet la formation de Beppe Grillo, favorable à une sortie de l’union monétaire, autour de 30 % des intentions de vote, avec trois à huit points d’avance sur le PD, fragilisé par les divisions entre les partisans de Matteo Renzi et l’aile gauche du parti.

« Renzi n’apparaît plus comme une personnalité antisystème et sa crédibilité en tant que réformateur a été écornée par ses promesses grandiloquentes et le peu de résultats qu’il a obtenus », commente Wolfgango Piccoli, du centre de réflexion Teneo Intelligence.

Les dissensions internes et une campagne atone ne devraient pas aider le PD à retrouver de l’élan. Les analystes s’attendent d’ailleurs à ce que la participation aux primaires soit bien inférieure à celles des scrutins précédents, qui ont toujours attiré au moins 2,8 millions d’électeurs.

Mercredi, lors du seul débat organisé avant le vote, Matteo Renzi a indiqué qu’il s’estimerait satisfait si un million de personnes se déplaçaient pour voter. Toute personne âgée d’au moins 16 ans dont la résidence est en Italie et qui dit soutenir le PD peut participer à l’élection du nouveau secrétaire général.

Manifestant malgré tout ses ambitions gouvernementales, Matteo Renzi s’est réjoui de la qualification d’Emmanuel Macron pour le second tour de l’élection présidentielle en France en déclarant que tous deux luttent contre le populisme et veulent « changer l’Europe ».