Bernard Cazeneuve appelle à faire échec au « projet funeste » du Front national
Bernard Cazeneuve appelle à faire échec au « projet funeste » du Front national
Le Monde.fr avec Reuters
Dans une tribune, mardi, dans « Libération », le premier ministre somme Jean-Luc Mélenchon de se prononcer pour Emmanuel Macron, sous peine de « faute morale ».
Le premier ministre Bernard Cazeneuve quitte l’Elysée, le 26 avril. | STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
A six jours du second tour de l’élection présidentielle, Bernard Cazeneuve appelle à faire échec au « projet funeste » du Front national, dans une tribune parue mardi 2 mai dans le quotidien Libération. Dans ce texte intitulé « La France a besoin de clarté », le premier ministre somme Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise, de se prononcer clairement en faveur d’Emmanuel Macron.
« L’amertume, le cynisme, l’absence de lucidité face à la vraie nature du Front national seraient des fautes que l’histoire jugerait sévèrement », écrit M. Cazeneuve.
« A Jean-Luc Mélenchon et à ceux qui le suivent ou tergiversent, je veux dire qu’il est encore temps de faire le choix de la République, et que ne pas le faire en vertu d’un goût irrépressible pour la rupture ou la révolution relèverait d’une impardonnable faute morale. »
« Bien entendu, le soutien sans restriction que nous apportons à Emmanuel Macron en cette circonstance ne signifie pas que nous approuvions sans réserve la totalité de son projet. Mais c’est dans le cadre des élections législatives que l’orientation de son quinquennat sera scellée », précise le chef du gouvernement.
« L’Union européenne ne résisterait pas au nouveau choc »
Pour Bernard Cazeneuve, ce qui est en jeu le 7 mai, « c’est l’ancrage européen de la France, c’est la résistance de son économie face à la concurrence mondiale ». « C’est enfin sa volonté de continuer à faire vivre les valeurs de la République, alors que la menace terroriste demeure élevée », affirme-t-il.
« L’Union européenne, fragilisée par le Brexit, ne résisterait pas au nouveau choc que constituerait l’arrivée au pouvoir en France d’un gouvernement ouvertement europhobe », juge-t-il. La sortie de l’euro qu’envisage Marine Le Pen « aurait pour principale conséquence d’appauvrir les plus modestes des Français, dont l’épargne perdrait en valeur sous l’effet de l’inflation, alors même que les plus riches pourraient conserver des comptes en euros, pour préserver leur patrimoine et leurs intérêts », considère le chef du gouvernement.
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