Le policier qui avait tué un homme noir désarmé à North Charleston en 2015 plaide coupable
Le policier qui avait tué un homme noir désarmé à North Charleston en 2015 plaide coupable
Le Monde.fr avec AFP
La mort de Walter Scott, tué de huit balles dans le dos, avait été saisie sur une vidéo amateur. Elle avait déclenché des manifestations, dégénérant parfois en émeutes, dans tous les Etats-Unis.
Etats-Unis : un policier blanc abat un homme noir de huit balles dans le dos
Durée : 01:47
L’ex-policier blanc qui avait tué un homme noir non armé de 50 ans, Walter Scott, à North Charleston (Caroline du Sud) en avril 2015 a finalement plaidé coupable, mardi 2 mai. L’homicide de Walter Scott, alors qu’il s’enfuyait en courant après une banale infraction au code de la route, avait choqué l’opinion publique en Amérique et au-delà. Cette mort avait déclenché des manifestations, dégénérant parfois en émeutes, dans tous les Etats-Unis.
Sur la vidéo des faits, filmée sur un smartphone par un témoin, on voyait le policier Michael Slager, alors âgé de 33 ans, tirer à huit reprises sur sa victime qui s’écartait, la touchant cinq fois dans le dos. On lui a reproché d’avoir tenté de mettre en scène un scénario faisant croire qu’il avait agi en légitime défense. Le policier avait notamment déposé son pistolet à décharge électrique à côté de Walter Scott.
Michael Slager échappera ainsi à un futur procès. Sa peine sera déterminée ultérieurement par un juge. Selon l’accord de peine négociée consulté par l’Agence France-presse (AFP), M. Slager a seulement plaidé coupable d’un chef d’inculpation fédéral, en l’espèce d’avoir de façon volontaire attenté aux droits civiques de M. Scott en exerçant une force excessive sous le couvert de ses fonctions.
Un premier procès annulé
Ce chef d’inculpation lui faisait encourir la réclusion criminelle à perpétuité lors de son procès fédéral qui était censé s’ouvrir dans une semaine. Jusqu’à aujourd’hui M. Slager affirmait avoir agi en état de légitime défense, s’étant senti menacé après s’être empoigné avec M. Scott. Ayant bénéficié d’une libération sous caution, il s’est présenté libre mardi au tribunal mais en est reparti avec les menottes.
Les proches de Walter Scott ont fait savoir leur satisfaction dans une conférence de presse diffusée sur Internet. « Nous espérons qu’en acceptant sa responsabilité, Michael aidera la famille Scott dans son travail de deuil », a de son côté déclaré Andy Savage, l’avocat de Slager.
Le juge fédéral conserve en théorie la possibilité de condamner l’ex-policier à la peine la plus sévère – la prison à vie – correspondant à son admission de culpabilité. Mais, traditionnellement dans le système judiciaire américain, les négociations de peine permettent à l’accusé d’éviter la plus lourde sentence.
Un premier procès non fédéral de M. Slager avait été annulé en décembre 2016, les douze jurés n’étant pas parvenus à s’accorder sur le verdict.
Michael Slager avait été très vite renvoyé des forces de l’ordre, une sanction rare aux Etats-Unis. Ce drame s’est inscrit dans une série d’incidents impliquant des policiers américains et illustrant leur usage abusif de la force contre des Noirs.
La police américaine diffuse une vidéo de l'arrestation de Walter Scott
Durée : 01:17