La sonde Cassini a rencontré un grand vide entre Saturne et ses anneaux
La sonde Cassini a rencontré un grand vide entre Saturne et ses anneaux
Le Monde.fr avec AFP
Les scientifiques en charge de la mission spatiale s’étonnent de la quasi-absence de poussière dans cette région.
Quand la sonde Cassini plonge entre Saturne et ses anneaux
Durée : 00:54
La sonde américaine Cassini qui a plongé à deux reprises depuis le 27 avril sous les anneaux de Saturne n’a rencontré qu’un grand vide dans cette zone jusqu’ici inexplorée ont constaté les chercheurs, surpris par la quasi-absence de poussière.
Cassini « maintiendra le cap pendant que les scientifiques tenteront de percer le mystère de cette densité de poussières beaucoup plus faible qu’attendu », a expliqué Earl Maize, responsable de la mission au Jet Propulsion Laboratory de Pasadena, en Californie.
La sonde en orbite autour de Saturne depuis 2004 prévoit encore vingt passages sous les anneaux avant son plongeon final dans l’atmosphère de la planète géante gazeuse, le 15 septembre.
Les chercheurs sont parvenus à cette conclusion après le premier plongeon de Cassini, le 26 avril, dans cette région de 3 000 kilomètres entre les anneaux et la couche nuageuse la plus haute de l’atmosphère de Saturne. La sonde, qui est dotée de douze instruments, avait réémergé au terme d’une période de 24 heures durant laquelle tout contact radio avec la Terre avait été interrompu. Elle avait répété cette manœuvre le 2 mai.
Bruits d’impacts
En se basant sur les images prises précédemment par Cassini et des modèles mathématiques sur la densité des particules de cette région entre Saturne et ses anneaux, les scientifiques avaient estimé qu’il ne devait pas y avoir de particules d’une taille suffisante pour présenter un danger pour la sonde.
Mais ils s’attendaient à entendre de nombreux bruits d’impacts de poussières en traversant cette zone, Cassini avançant à près de 113 000 km/h. « J’ai écouté l’enregistrement du premier plongeon à plusieurs reprises et je pouvais probablement compter sur les doigts de la main le nombre d’impacts de particules que j’entendais », a rapporté William Kurth, membre de l’équipe scientifique.
Par précaution, les ingénieurs de la sonde avaient orienté son antenne de quatre mètres de largeur de façon à protéger les instruments les plus fragiles, avant que l’appareil ne plonge sous les anneaux de la planète.
Tourbillon de nuages
La NASA a publié sur son site un condensé d’une vidéo de soixante minutes d’observation alors que Cassini se dirigeait le 28 avril vers le sud de Saturne lors de la première orbite sous les anneaux. On peut voir notamment un tourbillon de nuages au pôle nord de la planète.
« Ce que nous apprendrons des dernières orbites de Cassini – dont la moisson scientifique a été particulièrement riche – nous permettra de parfaire notre compréhension de la formation et de l’évolution des planètes géantes et des systèmes planétaires en général », avait expliqué en avril Thomas Zurbuchen, responsable adjoint des missions scientifiques de l’Agence spatiale américaine.