Importantes inondations au Canada, l’état d’urgence déclaré à Montréal
Importantes inondations au Canada, l’état d’urgence déclaré à Montréal
Le Monde.fr avec AFP
La situation pourrait s’améliorer à partir de mercredi, selon le ministre de la sécurité civile québécois.
Plus de 400 axes routiers étaient coupés dans l’ensemble du Québec – ici une rue de Gatineau, le 6 mai 2017. | JUSTIN TANG / AP
D’importantes inondations ont déjà fait des milliers de sinistrés dans la moitié est du Canada, où des écoles et des administrations ont été fermées, et l’état d’urgence a été déclaré lundi 8 mai à Montréal, après l’effondrement de trois digues au nord de la ville.
Le niveau des eaux s’est pratiquement stabilisé et, « à partir de mercredi, on va commencer à sentir une amélioration graduelle de la situation », a déclaré lundi Martin Coiteux, ministre de la sécurité civile québécois. Mais la décrue va prendre du temps et c’est « une situation qui va durer quelques semaines », a-t-il expliqué.
Le pic de la crue est atteint dans l’est du Québec pour une zone va de Gatineau, ville en face de la capitale fédérale Ottawa (Ontario, centre) sur la rivière des Outaouais, à Montréal, à 200 km en aval, a annoncé le ministre provincial.
146 localités inondées
Dans son dernier bulletin, Urgence Québec a fait savoir que 2 500 résidences étaient inondées dans 146 localités, et plus de 1 500 personnes avaient été évacuées dont la moitié à Gatineau. Ces évacuations sont parfois faites sous la contrainte en raison de l’état d’urgence décrété par des dizaines de villes, où des centres d’hébergement d’urgence ont été ouverts.
Depuis samedi l’armée est déployée et participe « au renforcement préventif des digues » mais aussi des stations de traitement de l’eau et des ponts, selon le ministère de la défense.
Des déploiements supplémentaires de militaires ont été annoncés lundi, soit « 1 650 soldats qui vont être en appui direct aux opérations de la sécurité civile ».
« Je n’ai jamais vu autant d’eau entre Ottawa et Montréal », a témoigné Sophie Grégoire-Trudeau, épouse du premier ministre, sur la chaîne RDI. La veille, Justin Trudeau accompagné de deux de ses enfants était allé aider les habitants de Terrasse-Vaudreuil, à l’ouest de Montréal, à remplir des sacs de sable.
Les « pluies les plus importantes depuis cinquante ans »
Pour le ministre de l’environnement du Québec, David Heurtel, « cette situation exceptionnelle a deux principales causes, les pluies exceptionnelles » depuis plus d’un mois, « mais surtout l’hiver rigoureux » avec un apport d’eau important provenant de la fonte des neiges.
A Pierrefonds, à une trentaine de kilomètres de Montréal, John Parker s’affairait lundi à sortir des meubles et quelques effets personnels de son sous-sol, où une pompe crachait l’eau au-delà d’une ligne de sacs de sable protégeant sa maison. « Ça va aller mieux parce que ça ne peut pas être pire », a-t-il dit à l’Agence France-Presse.
Ralph Goodale, ministre fédéral de la sécurité publique, a parlé lundi des « pluies les plus importantes depuis cinquante ans », tout en notant une amélioration en Ontario. Dans cette province, la situation est toutefois critique autour du lac Ontario, comme à Belleville ou dans la région des Mille-Iles.
« Nous surveillons attentivement les événements au Nouveau-Brunswick » et dans l’est du Québec, où « semblent se diriger » de fortes précipitations, a alerté Ralph Goodale.
Des personnes portées disparues
Dimanche soir, un homme de 37 ans et sa fille de 2 ans ont été portés disparus, leur voiture ayant été emportée par une rivière en crue près de Sainte-Anne-des-Monts, en Gaspésie (est du Québec).
Les intempéries ont également touché la côte pacifique avec un glissement de terrain près de Kelowna (Colombie-Britannique), où deux hommes sont portés disparus, dont un pompier. L’état d’urgence est déclaré dans le sud de cette province.
Au Québec, bon nombre d’écoles sont restées fermées lundi, tout comme les administrations et des centres de santé à Gatineau. L’université McGill, dans le centre de Montréal, a annoncé l’annulation de « tous les cours et examens prévus » en raison des difficultés pour les professeurs, les assistants et les étudiants à rejoindre l’établissement avec les problèmes de circulation. Plus de 400 axes routiers étaient coupés dans l’ensemble de la province francophone.