Votes blancs et nuls, abstention : les résultats du second tour s’ils étaient pris en compte
Votes blancs et nuls, abstention : les résultats du second tour s’ils étaient pris en compte
Par Gary Dagorn
Les quatre millions de bulletins blancs ou nuls et les 12 millions d’abstentionnistes de ce second tour dessinent des résultats très différents lorsqu’on les comptabilise.
Avec plus de quatre millions de votes blancs et nuls et une abstention plus forte que d’habitude pour un second tour de l’élection présidentielle (un record depuis 1969 et le duel Georges Pompidou-Alain Poher), 2017 a été marqué par une défiance record envers les deux candidats qui s’y sont qualifiés, Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
Ni l’un ni l’autre ne se sont prononcés officiellement sur la reconnaissance du vote blanc en tant que vote exprimé, pourtant proposée par six des onze candidats qualifiés pour le premier tour.
Rappelons que le vote blanc n’est pas compté aujourd’hui comme un vote exprimé. Seuls les bulletins aux noms des candidats sont considérés comme un suffrage exprimé. La reconnaissance du vote blanc consisterait donc à comptabiliser ceux-ci dans le total des exprimés, « comme si » le vote blanc était un candidat à part entière, faisant de facto baisser les scores des autres candidats.
Ainsi, si le vote blanc était reconnu, Emmanuel Macron aurait obtenu 60,30 % des votes (au lieu de 66,1 %). Marine Le Pen aurait recueilli 30,93 % et le vote blanc aurait représenté 8,77 % des suffrages.
En prenant en compte également le vote nul, les scores de M. Macron et de Mme Le Pen auraient respectivement représenté 58,5 % et 30,01 % des voix, tandis que les votes blancs et nuls auraient compté pour 8,5 % et 3 % des suffrages.
En y ajoutant l’abstention (12,1 millions d’électeurs), Emmanuel Macron n’aurait pas eu la majorité absolue (50 %), puisqu’il a réuni les suffrages de 43,63 % du corps électoral français (c’est-à-dire des personnes inscrites sur les listes électorales), tandis que Marine Le Pen en a récolté 22,38 %.