La Russie a annoncé, lundi 8 mai, avoir déposé un projet de résolution sur les « zones de désescalade » en Syrie au Conseil de sécurité de l’ONU, pour soutenir l’accord en ce sens signé entre Moscou, Téhéran et Ankara.

« Nous confirmons qu’un projet de résolution a été déposé », a affirmé le porte-parole de la délégation russe à l’ONU, Fiodor Strjijovski, cité par les agences russes. Il n’a pas donné de détails mais l’agence Interfax, citant une source à l’ONU, déclare qu’un « vote sur le projet de résolution pourrait avoir lieu cette semaine ».

L’accord d’Astana a été signé le 4 mai par la Russie et l’Iran, alliés du régime de Bachar Al-Assad, et la Turquie, soutien de la rébellion. Cet accord, entré en vigueur samedi, prévoit la création de quatre « zones de désescalade » en Syrie, doublées de « zones de sécurité » avec des postes de contrôle et centres de surveillance tenus conjointement par les forces des pays garants et éventuellement « d’autres parties ». Moscou a affirmé mardi que la situation à l’intérieur de ces quatre zones était « stable ».

Damas dénie tout rôle à l’ONU

Le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, a affirmé lundi que le régime syrien refusait que l’ONU ou des forces internationales surveillent l’application de l’accord.

L’accord conclu entre les trois pays vise également à améliorer la situation humanitaire et à créer les « conditions pour faire avancer le processus politique », alors que la guerre a déjà fait plus de 320 000 morts en six ans.

Plusieurs accords de trêve ou de cessez-le-feu ont échoué en six ans de guerre mais ce dernier mémorandum prévoit un mécanisme plus ambitieux grâce à ces postes de surveillance pour éviter les frictions.

Des rebelles quittent pour la première fois Damas

Lundi également, la télévision d’Etat syrienne a affirmé que des rebelles ont, pour la première fois depuis 2011, accepté de quitter un quartier de Damas après avoir été soumis à des bombardements massifs, permettant au régime de raffermir son contrôle sur la capitale, enjeu majeur pour lui.

« Des hommes armés et des membres de leurs familles ont commencé à quitter Barzé à bord de 40 bus en direction du nord de la Syrie, et cette opération se poursuivra pendant cinq jours », a affirmé le média gouvernemental.

Il ne précise cependant pas le nombre de personnes qui devraient partir mais, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, entre 1 400 et 1 500 combattants et leurs familles devraient quitter la capitale pour Idlib, province du nord-ouest tenue par les rebelles et des djihadistes de l’organisation Etat islamique.