La Chine a annoncé mardi 9 mai avoir testé un nouveau type de missiles dans une mer proche de la péninsule coréenne, une annonce qui survient le jour de l’élection présidentielle en Corée du Sud et dans un contexte de tensions bilatérales.

Le but de l’essai, effectué en mer de Bohai, était d’« améliorer les capacités opérationnelles des forces armées et de répondre efficacement aux menaces sur la sécurité nationale », a expliqué le ministère de la défense chinois dans un bref communiqué. Le ministère n’a pas précisé la date du lancement, rapportant seulement qu’il s’était déroulé « récemment », et assurant qu’il avait été effectué « conformément au programme annuel d’entraînement ». Aucun détail n’a par ailleurs été donné sur les caractéristiques du missile.

Tensions autour du bouclier Thaad

La Chine avait exigé la semaine dernière l’arrêt d’un bouclier antimissiles américain en Corée du Sud, dont Washington a annoncé au début de mai la mise en service. Pékin dénonce depuis des mois le déploiement de ce bouclier nommé Thaad (pour Terminal High Altitude Area Defense) annoncé par les Etats-Unis l’an dernier en réponse au programme nucléaire et balistique de la Corée du Nord.

La Chine souligne que ce dispositif couvre une partie de son territoire et entrave ainsi sa propre force de dissuasion. Un porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, Geng Shuang, avait promis la semaine dernière que la Chine prendrait des « mesures nécessaires pour défendre [ses] intérêts » en cas de poursuite du déploiement du Thaad.

L’annonce du test est a été faite au moment de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle en Corée du Sud. Celle-ci a vu la victoire du favori Moon Jae-in, un ancien avocat qui préconise le dialogue avec la Corée du Nord et s’est montré hostile au déploiement du bouclier américain. Dans un récent livre, M. Moon écrivait que Séoul devait apprendre à dire « non » à Washington, plaidant pour des relations « plus justes et plus équilibrées » avec les Etats-Unis.