L’ex-ministre des finances grec Yanis Varoufakis, qui avait appelé à voter pour Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle, met en garde samedi 13 mai contre la « solution néolibérale » du nouveau président français.

Dans une tribune publiée par le quotidien grec Journal des rédacteurs sous le titre « Voila pourquoi, Emmanuel, nous serons contre toi », la figure de la gauche radicale dénonce la politique de « dérégulation et d’austérité » prônée par Emmanuel Macron, qui va « simplement redistribuer la misère entre les travailleurs français ».

Selon M. Varoufakis, qui argue de conversations personnelles avec M. Macron, ce dernier a conscience de la casse qu’il va provoquer mais persiste dans cette voie « pour convaincre Berlin d’avancer vers une fédéralisation de la zone euro ». « C’est là que réside la grande erreur d’Emmanuel [Macron] » car « Berlin ne lui donnera rien », tranche M. Varoufakis.

A la tête du mouvement paneuropéen Diem 25

L’ancien ministre avait appelé à voter pour le candidat d’En Marche ! pour faire barrage au Front national de Marine Le Pen. Dans une tribune au Monde, il avait affirmé que M. Macron avait été « le seul ministre d’Etat en Europe » qui avait cherché à aider la Grèce en 2015, quand elle se trouvait plongée dans une crise économique aiguë et confrontée aux exigences de l’Eurogroupe.

Premier grand argentier de gauche radicale dans la zone euro, M. Varoufakis avait démissionné en juillet 2015 quand la Grèce s’était résignée à une prorogation de l’austérité pour éviter d’être poussée, sous pression allemande, hors de la zone euro. Il a depuis fondé le mouvement paneuropéen Diem 25 (Democracy in Europe Movement - 2025) pour une UE plus démocratique.