Yémen : un raid aérien tue une vingtaine de civils
Yémen : un raid aérien tue une vingtaine de civils
Le Monde.fr avec AFP
L’attaque a été attribuée à la coalition militaire arabe sous commandement saoudien, qui a évoqué une « erreur ».
Un raid aérien a tué, mercredi 17 mai, vingt-trois civils près de Taëz, grande ville du sud-ouest du Yémen, dont des femmes et des enfants.
Les rebelles houthistes ont attribué l’attaque à la coalition militaire arabe sous commandement saoudien. L’agence Saba, contrôlée par les rebelles, a affirmé que le raid avait visé un véhicule transportant des civils dans la sous-préfecture de Mawzaa, à quelque 60 kilomètres au sud-ouest de la ville de Taëz. Selon l’agence, six enfants figurent parmi les tués et six corps de victimes ont été carbonisés et n’ont pu être identifiés.
Une source militaire progouvernementale a confirmé le raid et fait état de 20 civils tués, tout en affirmant qu’il s’agissait d’une « erreur ». L’attaque a eu lieu dans un secteur contrôlé par les rebelles, selon la source progouvernementale qui a confirmé qu’un véhicule avait été visé.
La coalition arabe, dirigée par l’Arabie saoudite et qui intervient au Yémen en soutien au gouvernement, n’a pas réagi dans l’immédiat aux accusations rebelles.
Escalade en mars 2015
Ce raid s’est produit à quelques jours de la première visite, samedi et dimanche, du président américain Donald Trump en Arabie saoudite, alliée de Washington, qui lui fournit de grandes quantités d’armements.
La coalition sous commandement saoudien a été accusée à plusieurs reprises d’avoir visé par erreur des civils dans ses opérations aériennes au Yémen. Elle a reconnu certaines erreurs et promis de prendre des mesures pour les éviter.
La guerre au Yémen oppose des forces progouvernementales aux rebelles houthistes, alliés à des unités de l’armée restées fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh. Les rebelles contrôlent la capitale Sanaa depuis 2014 et restent maîtres de vastes régions du pays. Le conflit a connu une nette escalade en mars 2015, lorsque l’Arabie saoudite a pris la tête de la coalition militaire pour repousser les rebelles houthistes qu’elle associe à l’Iran et au Hezbollah libanais.