Marine Le Pen demande la démission de Richard Ferrand
Marine Le Pen demande la démission de Richard Ferrand
Par Françoise Fressoz
Invitée de l’émission « Questions d’info » sur LCP, la présidente du FN veut organiser des assises de l’opposition à la rentrée.
Sonnée par son échec à l’élection présidentielle, Marine Le Pen est repartie en campagne. Invitée mercredi 24 mai de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, la présidente du Front national a demandé à Richard Ferrand de « poser sa démission » à la suite des révélations du Canard enchaîné portant sur une opération immobilière réalisée par le ministre de la cohésion des territoires lorsqu’il était directeur général des Mutuelles de Bretagne.
« Je mets un trait d’égalité absolument total entre l’affaire Fillon et l’affaire Ferrand. Quand on veut que la première loi soit une loi de moralisation, dans « “moralisation”, il y a “morale”. M. Ferrand devrait en tirer les conséquences lui-même », s’est-elle exclamée.
Selon l’hebdomadaire satirique, les Mutuelles de Bretagne, dont M. Ferrand était à l’époque directeur général, ont choisi, en 2011, de louer un local d’une société immobilière appartenant à la compagne du futur ministre, parmi trois propositions. Le ministre a qualifié ces accusations de « dénonciations calomnieuses », assurant que le local retenu avait été choisi car il était « le mieux placé et le moins cher ».
Pour Marine Le Pen, le ministre de la cohésion des territoires a bénéficié d’« un enrichissement personnel parfaitement immoral ». « Est-ce que c’est illégal ou non ? La question n’est pas vraiment là en politique », a-t-elle ajouté.
Un congrès du parti « probablement au début de l’année 2018 »
Candidate aux élections législatives à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), Marine Le Pen s’est revendiquée comme « la seule opposante » à Emmanuel Macron, en fustigeant les élus de droite prêts à saisir la main tendue par le président de la République.
Se fixant comme objectif de prendre la tête de l’opposition si elle parvient à faire son entrée à l’Assemblée nationale, la présidente du FN a annoncé qu’elle organiserait à la rentrée des « Assises de l’opposition » ouvertes à tous ceux qui voudront se situer dans une opposition franche au nouveau pouvoir. Désormais, le clivage politique est entre « mondialistes » et « patriotes », a-t-elle répété.
Les Assises de l’opposition sont une tentative de dépasser la crise qui s’est ouverte au FN. Annonçant que le congrès du parti se tiendrait « probablement au début de l’année 2018 », Marine Le Pen a assuré que son bras droit Florian Philippot, très critiqué en interne, avait « toute sa place au sein du FN », notamment parce que « chacun admet la plus-value qu’il apporte ».
La question de l’euro sur la table
Alors que certains frontistes fourbissent leurs armes, Marine Le Pen a répété que « tout le monde pourra s’exprimer » et que « personne ne doit avoir peur du débat ».
« Les militants vont discuter, mais ce sont d’abord les dirigeants que nous sommes qui allons faire ensemble le constat de ce qui a fait peur aux Français », a-t-elle déclaré en ajoutant, à propos de la sortie de l’euro, « Y a-t-il un problème de calendrier ? Est-ce que c’est le calendrier qui a été un élément anxiogène ? Nous allons mettre toutes ces questions sur la table. »
Marine Le Pen s’est cependant dite convaincue que « maîtriser notre monnaie, maîtriser nos lois, maîtriser notre justice, maîtriser nos frontières, maîtriser notre armée », restait l’objectif du FN. Une façon d’orienter le débat sur les modalités de la sortie de l’euro plutôt que sur l’opportunité ou non de sortir de la monnaie unique.