Cannes 2017 : « Becoming Cary Grant », un « storytelling » sans aspérité
Cannes 2017 : « Becoming Cary Grant », un « storytelling » sans aspérité
Par Mathieu Macheret
Le documentaire de Mark Kidel pèche par son angle trop psychologique, soumettant la figure de l’acteur au filtre d’un Œdipe mal réglé.
Petit détour par la sélection de Cannes Classics pour découvrir ce documentaire sur un acteur emblématique de l’âge d’or hollywoodien, Cary Grant, dont la carrière peut se résumer en quelques chiffres : 34 ans devant les caméras, plus de 85 films au compteur et des chefs-d’œuvre à la pelle avec les plus grands cinéastes de son temps (Howard Hawks, Alfred Hitchcock, George Cukor).
Archibald Alexander Leach, né en 1904 à Bristol, en Angleterre, a débuté à 14 ans dans une troupe d’acrobates (secret de son extraordinaire agilité physique), avant de rejoindre les Etats-Unis et de se faire engager par la Paramount. Lancé aux côtés de la scandaleuse Mae West, Grant fut d’abord un archétype de séducteur, avant que ses grands rôles ne lui permettent de laisser exploser sa folie burlesque et son art du tempo.
Rares archives personnelles
Le film, versé dans un « storytelling » calibré et sans aspérité, pèche par son angle trop psychologique, soumettant la figure de l’acteur au filtre d’un Œdipe mal réglé (un rapport insatisfait à sa mère, qui fut internée en hôpital psychiatrique). Mais il regorge de rares archives personnelles, de célèbres extraits de jeu du comédien (L’Impossible Monsieur Bébé, Soupçons, La Mort aux trousses), comme d’apparitions moins connues (La Chanson du passé, de George Stevens) où se révèlent des façettes plus dramatiques de son immense talent.
Becoming Cary Grant (2016) | Official Trailer | A Film by Mark Kidel
Documentaire français de Mark Kidel (1 h 25). Sortie en salles prochainement. Sur le Web : www.yuzu-productions.com/page23/index.html