Disney dément avoir été piraté mais maintient avoir fait l’objet d’un chantage
Disney dément avoir été piraté mais maintient avoir fait l’objet d’un chantage
Un prétendu pirate avait affirmé détenir des extraits du prochain « Star Wars » pour faire chanter l’entreprise.
Bob Iger, le PDG de Disney. | Mike Coppola / AFP
Le 15 mai dernier, le magazine Hollywood Reporter affirmait, plusieurs sources anonymes à l’appui, que Disney s’était fait dérober un film par un pirate, qui menaçait de le mettre en ligne si l’entreprise refusait de lui payer une rançon. Des propos tenus le jour même, selon le magazine, par le PDG de Disney Bob Iger lors d’une réunion avec des employés d’ABC, une chaîne du groupe. L’information avait fait grand bruit, quelques jours après une affaire similaire concernant la dernière saison de la série de Netflix Orange is the New Black, que des pirates avaient mis en ligne après le refus de Netflix de céder au chantage.
Une dizaine de jours plus tard, Bob Iger est revenu sur cet épisode, affirmant que Disney n’avait « pas été piraté ». « Nous avons reçu des menaces évoquant le piratage d’un film qui nous aurait été volé », a-t-il précisé dans une interview à Yahoo! News. « Nous avons décidé de prendre cela au sérieux, mais nous n’avons pas réagi de la façon qu’attendaient ces personnes. (…) Nous ne pensons pas que ce soit réel, il ne s’est rien passé. » En clair, Disney aurait bien fait l’objet d’un chantage, mais basé sur un vol de film n’ayant jamais existé.
Une enquête publiée la veille
La veille de cette interview, le site spécialisé sur les questions de téléchargement Torrent Freak avait publié les résultats de sa propre enquête et émis de sérieux doutes quant à l’authenticité du piratage. Le site a pu parler à la personne revendiquant le prétendu piratage, qui lui a assuré qu’elle disposait d’extraits des Derniers Jedi, le prochain Star Wars. Elle a également fourni l’e-mail envoyé à Disney pour tenter de lui extorquer de l’argent. Dans ce message, envoyé le 1er mai, elle réclame 2 bitcoins par mois (près de 4 000 euros), sous peine de rendre publiques cinq minutes du film, puis 25. Mais le « pirate » en question n’a jamais été en mesure de fournir des preuves sérieuses qu’il disposait bien d’extraits du film.
Le site Torrent Freak s’étonne toutefois que Disney n’ait pas démenti plus tôt les informations selon lesquelles un de ses films – que plusieurs médias ont cru être le dernier Pirates des Caraïbes – avait été dérobé. L’entreprise a été menacée le 1er mai, selon Torrent Freak, Bob Iger en a parlé en réunion le 15 mai, puis l’entreprise a refusé, après la publication de l’article du Hollywood Reporter, de répondre aux questions de la presse. Jusqu’à la publication de l’enquête de Torrent Freak mercredi 24 mai, suivie, le lendemain, par la déclaration de Bob Iger, confirmant les doutes du site.
« Pourquoi une entreprise se tairait-elle sur une menace douteuse pendant deux semaines, avant d’en parler publiquement, puis de refuser de s’exprimer, pour ensuite déclarer qu’il s’agissait d’un hoax ? », s’interroge Torrent Freak. « On ne le saura peut-être jamais, mais Disney a réussi à se faire un peu de publicité et s’attirer de la sympathie. »