Retrait américain de l’accord de Paris : l’UE et la Chine vont accroître leur coopération
Retrait américain de l’accord de Paris : l’UE et la Chine vont accroître leur coopération
Le Monde.fr avec AFP
Les Etats-Unis désormais isolés sur la scène internationale, l’UE et la Chine se sont affichées comme les nouveaux porteurs de flambeau de la diplomatie climatique.
Le président du Conseil européen, Donald Tusk, aux côtés du premier ministre chinois, Li Keqiang, à l’issue d’un sommet annuel entre Bruxelles et Pékin, le 2 juin 2017. | VIRGINIA MAYO / AP
Après les réactions d’indignation vient le temps de la concertation. Au lendemain de la décision de Donald Trump de retirer les Etats-Unis de l’accord de Paris, l’Union européenne (UE) et la Chine ont annoncé vendredi 2 juin à Bruxelles qu’elles allaient intensifier leur coopération en matière de lutte contre le changement climatique.
« Aujourd’hui, nous accroissons notre coopération sur le changement climatique avec la Chine », a annoncé le président du Conseil européen, Donald Tusk, à l’issue d’un sommet annuel entre Bruxelles et Pékin. « Aujourd’hui, la Chine et l’Europe ont montré leur solidarité avec les générations futures et leur responsabilité envers la planète entière », a-t-il insisté.
L’UE et la Chine vont accroître leur coopération
Dès l’ouverture d’un sommet entre l’UE et la Chine vendredi matin à Bruxelles, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avait dessiné les contours d’un nouveau moteur pour la « diplomatie climat ». « Notre partenariat aujourd’hui est plus important que jamais », a assuré M. Juncker. Et la lutte contre le changement climatique, « plus importante aujourd’hui qu’hier », a lancé le chef de l’exécutif européen en guise d’introduction.
L’UE s’est dite prête à porter le flambeau, « à montrer la voie », selon l’expression du commissaire européen chargée de l’action pour le climat et négociateur à Paris, Miguel Arias Cañete. La Chine, de son côté, est prête à « chérir le résultat chèrement gagné » à Paris, et à prendre des mesures concrètes pour permettre la mise en œuvre de l’accord.
Aux côtés de la Chine, l’engagement des Etats-Unis de Barack Obama avait largement participé à la réussite de l’accord de Paris, signé en décembre 2015 par plus de 190 pays pour contenir la hausse de la température moyenne mondiale « bien en deçà » de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Le retrait américain de cet accord pourrait, « dans le pire des scénarios », se traduire par une augmentation supplémentaire de 0,3 degré de la température du globe au cours du XXIe siècle, a estimé vendredi l’Organisation des Nations unies.
- Washington va continuer à réduire ses émissions de gaz à effet de serre
Washington, deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre après la Chine, se retrouve désormais isolé dans le dossier climatique : seuls la Syrie et le Nicaragua n’avaient pas rejoint la coalition mondiale.
Les Etats-Unis ont toutefois assuré qu’ils poursuivraient leurs efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. « Les Etats-Unis ont un bilan fantastique en termes de réduction de nos propres émissions de gaz à effet de serre (…) Je ne pense pas que nous allons modifier nos efforts pour réduire ces émissions à l’avenir », a déclaré vendredi le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson. Le secrétaire d’Etat, qui fut PDG d’ExxonMobil, est réputé être opposé à la sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris.