Veolia visée par un scandale de corruption dans sa filiale roumaine
Veolia visée par un scandale de corruption dans sa filiale roumaine
Le Monde.fr avec AFP
L’enquête, ouverte le 4 novembre 2016, fait suite à une plainte déposée par un salarié de Veolia en France pour « trafic d’influence » et « corruption active et passive ».
Apa Nova, dont 73 % des actions sont détenues par Veolia, a signé en 2000 deux contrats de concession sur l’approvisionnement en eau de Bucarest et de Ploiesti pour une période de vingt-cinq ans. | ERIC PIERMONT / AFP
Le parquet national financier enquête sur le géant français Veolia. Selon une source proche du dossier, il cherche à savoir s’il a pu avoir connaissance des agissements de sa filiale roumaine éclaboussée par un scandale de corruption présumée.
L’enquête, ouverte le 4 novembre 2016 et confiée à l’office anticorruption de la police judiciaire (Oclciff), fait suite à une plainte déposée par un salarié de Veolia en France, syndicaliste (FO), Jean-Luc Touly, pour « trafic d’influence » et « corruption active et passive », a précisé la source.
Apa Nova, filiale roumaine du groupe, chargée de la distribution de l’eau à Bucarest, est soupçonnée d’avoir versé plus de 12 millions d’euros de pots-de-vin entre 2008 et 2015 en échange de décisions favorables des autorités locales, d’après l’enquête diligentée par le parquet anticorruption roumain (DNA) depuis septembre 2015.
L’un des contrats lui aurait permis d’obtenir plusieurs majorations des tarifs de l’eau dans la capitale. Dans un autre cas, le maire du premier arrondissement de Bucarest aurait renoncé en 2008 à résilier un contrat avec Apa Nova à la suite de l’intervention de l’un des intermédiaires. L’affaire avait fait scandale à Bucarest où le prix de l’eau avait bondi de 125 % entre 2008 et 2015, selon la presse locale.
Neuf personnes poursuivies
« Il semble difficile de croire que [la filiale roumaine] serait seule à l’origine de ce schéma corruptif : le groupe Veolia semble être le principal bénéficiaire des augmentations de coûts obtenues frauduleusement », estime M. Touly, président du Front républicain d’intervention contre la corruption, dans sa plainte.
En Roumanie, neuf personnes sont poursuivies, dont deux Français : l’ancien directeur de la filiale roumaine, Bruno Roche, et son successeur Laurent Lalagüe.
L’ancien trésorier du parti national libéral roumain Vlad Moisescu, un ex-conseiller du maire de Bucarest Costin Berevoianu, un homme d’affaires roumain Ovidiu Semenescu, soupçonnés d’avoir joué les intermédiaires, ainsi que quatre cadres d’Apa Nova sont également mis en examen.
Apa Nova, dont 73 % des actions sont détenues par Veolia, a signé en 2000 deux contrats de concession sur l’approvisionnement en eau de Bucarest et de Ploiesti pour une période de vingt-cinq ans.