Au lendemain des attaques ayant frappé Téhéran, le ministre des affaires étrangères iranien a qualifié jeudi 8 juin de « répugnante » la réaction de la Maison Blanche dont un communiqué affirme que ceux qui soutiennent « le terrorisme » s’exposent à en être « victimes ».

« Le communiqué de la Maison Blanche et les sanctions du Sénat sont répugnants alors que les Iraniens font face à la terreur soutenue par les clients des Américains », a écrit Mohammad Javad Zarif sur son compte Twitter.

Les attentats de Téhéran ont visé deux lieux hautement symboliques de la capitale iranienne, le Parlement et le mausolée de l’imam Khomeyni, père fondateur de la République islamique d’Iran née en 1979. La double attaque, menée par des terroristes locaux ayant prêté allégeance à l’organisation Etat islamique, a tué 13 personnes.

En guise de commentaire, M. Trump a affirmé mercredi dans un communiqué succinct que « les Etats qui appuient le terrorisme risquent de devenir les victimes du mal qu’ils soutiennent ». Une position qui tranche avec les « condoléances » et « pensées » plus nuancées transmises plus tôt dans la journée par le diplomatie américaine.

Washington et Riyad accusés

En parallèle, le Sénat américain a voté à 92 voix contre 7 mercredi une loi qui impose de nouvelles sanctions à l’Iran, notamment pour « soutien à des actes de terrorisme international ». Le vote final d’adoption doit toutefois se tenir ultérieurement.

Alors que le président iranien, Hassan Rohani, a appelé à « l’unité et à la coopération (…) internationale » contre le « terrorisme », les gardiens de la Révolution – l’armée d’élite du régime – ont de leur côté accusé les Etats-Unis et l’Arabie saoudite d’être « impliqués » dans ces attentats. « Cette action terroriste après la rencontre du président des Etats-Unis avec le chef d’un des gouvernements réactionnaires de la région qui a toujours soutenu les terroristes est lourde de sens », ont relevé les gardiens dans leur communiqué. Ils font référence à la rencontre du 21 mai à Riyad, la capitale saoudienne, au cours de laquelle le président américain, Donald Trump, aux côtés de ses alliés du Golfe et d’une large assemblée de dirigeants de pays musulmans, a promis d’isoler l’Iran.

Séparément, le chef adjoint des services de renseignement des gardiens de la Révolution a également accusé Riyad et Washington, en affirmant que ces deux pays avaient « ordonné à leurs marionnettes » de mener ces attentats, a rapporté l’agence Fars.