Classement QS des universités : la France recule encore, faute de moyens
Classement QS des universités : la France recule encore, faute de moyens
Par Gabrielle Ramain
Ce palmarès international, qui fait partie des plus scrutés, fait montre d’une grande stabilité en tête de classement, tandis que les établissements français continuent de perdre du terrain.
L’Ecole normale supérieure, premier établissement français dans le classement QS, a perdu 10 places par rapport à 2016/2017. | THOMAS SAMSON / AFP
Avec le classement de Shanghai et celui du Times Higher Education, le palmarès mondial des universités QS (Quacquarelli Symonds) est attendu chaque année par les établissements d’enseignement supérieur du monde entier. Sa dernière édition, pour l’année 2018, révèle peu de changements sur le podium : le prestigieux Massachusetts Institut of Technology (MIT) fait la course en tête depuis 2015, tandis que d’autres établissements américains, mais aussi anglais, se disputent chaque année les quatre places suivantes : Stanford, Harvard, Caltech, Cambridge et Oxford. Dans ce dernier opus, cinq établissements français se maintiennent dans le top 200 : l’ENS Paris, Polytechnique, l’université Pierre-et-Marie-Curie, l’ENS Lyon et CentraleSupélec. Le classement, qui distingue 1 000 établissements mondiaux, en totalise 39 tricolores, un peu moins que les 41 de 2014.
La tendance, côté français, est globalement à la baisse depuis quatre ans. La mieux classée, l’ENS Paris, perd dix places en seulement une année, passant du 33e au 43e rang, et la chute est encore plus nette si l’on compare avec 2015, année où l’ENS se classait 24e. Polytechnique, l’UPMC, ou encore la Sorbonne, perdent également du terrain. A noter, en revanche, la forte progression de l’ENS Lyon (157e), qui gagne plus de 20 places en un an. (Le classement détaillé des établissements français est à retrouver au bas de cet article.)
Problèmes de financements
Le classement QS recense et évalue les performances de 959 universités selon six critères : le nombre d’étudiants internationaux rapporté au nombre d’enseignants ; le nombre total d’étudiants rapporté au nombre d’enseignants ; la réputation académique ; la réputation parmi les employeurs ; la recherche. C’est sur ces trois derniers critères que les universités françaises rencontrent des difficultés, notamment à cause d’un manque de moyens, décrypte Ben Sowter, directeur des recherches de QS.
Trente et une des 39 universités françaises classées voient le ratio entre le nombre d’étudiants et celui des enseignants baisser, ce qui se traduirait par une dégradation de la qualité de l’enseignement, selon QS. La recherche patît tout à la fois du grand nombre d’étudiants par enseignant et de problèmes de financement, poursuit le rapport. Finalement, la moindre qualité des cours et de la recherche se répercute sur la réputation académique des universités françaises.
Pour Ben Sowter, cela traduit un « manque de confiance actuel dans le système d’enseignement supérieur en France ». « Seule une interaction rapprochée entre le gouvernement et cette communauté » pourra contrer ce recul des établissements français dans les classements mondiaux, conclut le rapport QS, par allusion aux résultats en baisse de la France dans le palmarès du Times Higher Education et du classement de Shanghai.