Un porte-parole d’Emmanuel Macron contre un Macron-compatible, l’affiche peut faire sourire. Mais Jean-François Legaret, candidat aux législatives du parti Les Républicains (LR) dans la 1re circonscription de Paris (à cheval entre les 1er, 2e, 8e et 9e arrondissements), doit marquer sa différence avec le président de la République pour espérer être élu.

Lors d’un tractage organisé mercredi 7 juin au marché Saint-Honoré, le maire du 1er arrondissement est en terrain conquis. Il adresse un petit mot à chacun et goûte une figuette sur un étal. Plus loin, à la sortie du bistrot d’Yvan Dousset, le candidat signale : « Lui, je l’ai marié ! » Le restaurateur votera pour son maire sans état d’âme, mais l’arrivée du nouveau président a changé ses attentes. « Je pense que les gens de droite peuvent travailler avec Macron, ça serait même bien. »

La carte du contre-pouvoir

Maire d’arrondissement, conseiller régional depuis 1994, ancien adjoint à la mairie de Paris chargé des finances et des marchés publics à l’époque de Jean Tiberi, Jean-François Legaret n’a jamais détenu de mandat parlementaire.

Ce Juppéiste déclare être « compatible avec tous ceux qui veulent travailler ». Une manière de dire qu’il pourrait voter des lois de la majorité. Pendant quelques jours, l’élu pensait qu’il n’aurait pas de candidats La République en marche (LRM) face à lui. Mais Sylvain Maillard, ex-adjoint UDI à la mairie du 9arrondissement et porte-parole d’Emmanuel Macron, a reçu le 15 mai l’investiture. Arguant du renouveau politique, ce quadragénaire profite d’une bonne dynamique de campagne. « Jour après jour, on ressent un souffle fort pour notre candidature, et une volonté de donner une majorité à Emmanuel Macron. »

Face au raz de marée LRM annoncé, Jean-François Legaret veut jouer la carte du contre-pouvoir. « Il n’y a pas meilleur contre-pouvoir qu’une opposition bien organisée », insiste-t-il.

Le risque est grand

Devant une vingtaine de militants dans un café du 8arrondissement, le candidat essaie de remobiliser ses troupes : « Nous, nous sommes de vrais libéraux. Macron est fraîchement converti. » La partie est loin d’être gagnée pour l’élu qui a commencé sa campagne il y a un mois. Ce retard, il le doit à Pierre Lellouche, ancien secrétaire d’Etat au commerce extérieur qui s’est désisté en créant la surprise peu après le premier tour de la présidentielle. A 66 ans, il a dit souhaiter « laisser la place à la génération suivante ». Jean-François Legaret, 64 ans, a donc pris la relève. Et le risque est grand pour l’élu. Avec la fusion des quatre premiers arrondissements de Paris en 2020, Jean- François Legaret pourrait bien se retrouver d’ici trois ans sans fauteuil.

Les candidats

La 1re circonscription de Paris

  • Vincent BALADI (div. d.)
  • Victoria BARIGANT (EELV)
  • Sylvie BAYLE (PCF)
  • Laurence BOULINIER (LO)
  • Ida de CHAVAGNAC (PCD)
  • Guylaine COEFFIER (FN)
  • Patrick COMOY (LFI)
  • Mathilde de BAYSER (div.)
  • Jacques DOR (div.)
  • Louis de GENOUILLAC (div. d.)
  • Nathalie GORDTS (div.)
  • Ronan LE ROY (div.)
  • Jean-François LEGARET (LR-UDI)
  • Eric LEVAVASSEUR (AR)
  • Sylvain MAILLARD (LRM)
  • Micha MAZAHERI (P. ani.)
  • Pascal MUNIER (div.)
  • Louis-Max de NAZELLE (div. d.)
  • Bérangère QUINTERNET (UPR)
  • Christophe TAVERNIER (DLF)
  • Marc VALLAUD (div.)
  • Pauline VERON (PS)