François Hollande réapparaît en Corrèze
François Hollande réapparaît en Corrèze
Par Alain Albinet (Tulle, correspondant)
C’est à sa ville de Tulle que François Hollande a réservé sa première sortie publique depuis son départ de l’Elysée.
François Hollande a réservé sa première sortie publique, depuis son départ de l’Elysée, à sa ville de Tulle, où il a participé, vendredi 9 juin, à la commémoration du 73e anniversaire des 99 pendus du 9 juin 1944. Il a levé le voile sur quelques-unes de ses intentions.
Trente ans déjà qu’il marche, tous les 9 juin, aux côtés de ses concitoyens tullistes, pour honorer la mémoire des 99 hommes pendus, en 1944, par la sinistre division SS Das Reich. Mais ce vendredi après-midi, il s’est mis en marche, pour la première fois en tant qu’ancien président de la République. Et c’est à sa ville de Tulle que François Hollande a réservé sa première sortie publique depuis son départ de l’Elysée. Au milieu d’un cortège de près de 800 personnes, l’ancien chef de l’Etat a voulu montrer ainsi sa fidélité à ce qui fut sa terre d’élection et qui devrait devenir une de ses terres de résidence.
L’après Elysée
Arrivé jeudi du sud-est de la France, où il a consacré du temps à sa famille, après le décès de son frère aîné, François Hollande a entrepris une grande tournée des amis et des paysages de la Corrèze. « Enfin ! » a-t-il lâché dans une interview qu’il a accordée au quotidien La Montagne. « Je suis venu en simple citoyen et en même temps en amoureux de la Corrèze, qui en a été privé pendant longtemps. » Il a également réaffirmé son souhait d’acquérir une maison dans le pays de Tulle : « Maintenant, j’ai un peu plus de temps. Pour apprécier une maison, il faut y passer du temps. Une maison peut avoir beaucoup plus d’intérêt pour moi et ma famille ».
Mais l’emploi du temps de l’ancien président « va toutefois rester largement parisien et international », a précisé l’intéressé. « Il y a ma fondation ; et puis les voyages à l’étranger ; les missions que, sans doute, je prendrai ; et puis la réflexion que je vais mener »… Et de lâcher plus loin : « Etre président c’est agir. Etre ancien président, c’est réfléchir pour agir demain ».
François Hollande a aussi évoqué la rédaction d’un livre, « non pas de récits du quinquennat, mais des leçons que je peux tirer de cette responsabilité que j’ai exercée ». Avant de conclure : « Un ancien président doit encore être au service de son pays ».
Réserve politique ?
Même si Emmanuel Macron se trouvait, au même moment, dans le département voisin de la Haute-Vienne, François Hollande s’est interdit toute allusion politique. « Je pense qu’une période de réserve et de retenue est absolument nécessaire », a-t-il précisé. « Je ne sais pas combien de temps cela durera, mais je n’envisage pas de commenter la vie politique ».
Interrogé sur la présence du nouveau président de la République, ce samedi matin, à la commémoration du martyre d’Oradour-sur-Glane, l’ancien a signalé qu’il y avait participé aussi, en son temps : « C’est comme s’il y avait une continuité dans l’hommage ».
Au même moment François Hollande arpentera les allées du marché de Tulle, aux côtés de Bernard Combes, maire PS, ex-conseiller pendant cinq ans à l’Elysée et candidat aux élections législatives. Sur cette ancienne circonscription de François Hollande, il se dit que le jeune candidat de La République en Marche, Christophe Jerretie, serait largement favori. Mais l’ancien président n’hésitera pas à sortir de sa réserve pour apporter son soutien à son ami et expliquer, à qui veut l’entendre : « S’il y en a un qui connaît Emmanuel Macron en Corrèze, c’est bien Bernard Combes. Donc, il sera le mieux à même pour défendre les intérêts de la circonscription ».