Près de 2,6 millions de salariés exposés au travail à au moins une nuisance cancérogène
Près de 2,6 millions de salariés exposés au travail à au moins une nuisance cancérogène
Le Monde.fr avec AFP
L’étude de Santé Publique France se penche sur trois types de cancérogènes : les produits chimiques, les rayonnements ionisants et le travail de nuit.
Produits chimiques, manipulation de médicaments anticancéreux, poussières de bois, mais aussi émissions de moteurs diesel ou encore travail de nuit… Une étude publiée mardi 13 juin dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France rapporte que près de 2,6 millions de salariés ont été exposés à leur poste de travail à au moins une « nuisance cancérogène ». En 2009-2010, ce constat concerne 12 % des travailleurs : 2 millions d’hommes (17 %) et 600 000 femmes (5,9 %). Parmi eux, 757 000 (soit 30 % des exposés) étaient sous la menace d’au moins deux éléments nocifs (5,7 % chez les hommes et 0,9 % chez les femmes) et 264 650 à au moins trois.
Trois types de cancérogènes ont été sélectionnés pour cette enquête : 24 agents chimiques, cancérogènes avérés ou probables (dont les poussières, médicaments, etc.), les rayonnements ionisants (cancérogène avéré) et le travail de nuit (au moins 45 nuits par an) associé à un excès de risque de cancer du sein chez les femmes. Dans le détail, l’exposition aux cancérogènes chimiques concernait 2,2 millions de salariés, celle aux rayonnements ionisants 259 000 et 236 500 femmes salariées travaillaient au moins 45 nuits par an. Parmi les salariés exposés, 78 % étaient des hommes, 15 % des femmes en âge de procréer (moins de 45 ans) et 7 % des seniors.
Secteurs prioritaires
L’étude, qui souligne les secteurs prioritaires pour poursuivre et renforcer la prévention, a utilisé des données d’une enquête basée sur un échantillon de 48 000 salariés.
Chez les hommes, les nuisances les plus fréquentes étaient les émissions de moteurs diesel, les huiles minérales entières, les poussières de bois et la silice cristalline. Pour les femmes, les plus fréquentes étaient le travail de nuit, l’exposition aux rayonnements ionisants puis l’exposition au formaldéhyde (substance chimique servant dans diverses industries et comme conservateur et désinfectant), et aux médicaments anticancéreux.
Principaux salariés concernés, des hommes ouvriers du bâtiment et des travaux publics, de la maintenance, du travail des métaux, des transports et de la réparation automobile, ainsi que des femmes des professions de santé (infirmières, sages-femmes, aides-soignantes), des coiffeuses, esthéticiennes et du personnel des industries de process (industries chimiques, papetières, etc.).