L’agresseur présumé de Nathalie Kosciusko-Morizet à Paris va être présenté au tribunal lundi 19 juin après-midi. Il doit être jugé pour violences et outrage « sur une personne chargée d’une mission de service public », selon une source judiciaire.

Placé en garde à vue samedi, Vincent Debraize, 55 ans, maire d’une petite commune de Normandie, « a reconnu avoir insulté » la candidate Les Républicains (LR), battue aux législatives à Paris, lors de leur altercation jeudi sur un marché de la capitale, mais a contesté « tout contact physique », selon une source proche de l’enquête.

Candidate LR aux législatives dans la 2e circonscription de Paris, Mme Koscusko-Morizet a perdu connaissance après l’agression alors qu’elle menait campagne dans le 5arrondissement de la capitale.

Après s’en être pris à l’ancienne ministre, en présence de journalistes, l’homme a pris la fuite et s’est engouffré dans la bouche de métro la plus proche. Photographié, son visage a été diffusé dans les médias, et le parquet de Paris a ouvert une enquête immédiatement.

Identifié grâce à des témoignages

L’agresseur s’est présenté de lui-même samedi matin à la police judiciaire de Paris, répondant à la convocation des enquêteurs, selon une source citée par l’Agence France-Presse. « Il a été identifié après des témoignages et grâce à l’exploitation de la vidéosurveillance », a expliqué la police.

L’homme en question, Vincent Debraize, est cadre dans le secteur privé et maire, sans étiquette, de Champignolles, une commune de l’Eure, située à 35 kilomètres à l’ouest d’Evreux, qui compte une petite quarantaine d’habitants. « Je ne l’ai jamais connu agressif. Il gère assez bien la commune. C’est plutôt quelqu’un qui défend des gens autour de lui », affirme l’un de ses administrés, joint par RTL.

En 2014, après un cambriolage sanglant dans sa commune, l’élu invitait dans un article publié par Le Réveil normand « le nouveau ministre de l’intérieur [Bernard Cazeneuve à l’époque] qui ne cesse de parler de sécurité à tout-va à se rendre dans la France profonde ».

M. Debraize avait parrainé la candidature d’Henri Guaino à la dernière présidentielle, d’après le Huffington Post. Celui-ci s’était présenté contre Nathalie Kosciusko-Morizet lors des législatives dans la 2e circonscription de Paris.

Mme Koscisko-Morizet, en ballottage défavorable face au candidat de La République en marche, Gilles Le Gendre, distribuait des tracts sur le marché de la place Maubert lorsque l’homme d’une cinquantaine d’années les lui a pris pour les lui envoyer au visage, la traitant de « bobo de merde ».

Elle a alors chuté et a perdu connaissance plusieurs minutes, sous une forte chaleur. Revenue à elle, elle a été admise à l’hôpital Cochin pour y subir des examens. Le premier ministre, Edouard Philippe, lui avait rendu visite dans la journée.

« Je vais mieux. J’ai besoin encore de quelque temps pour récupérer », a-t-elle déclaré le lendemain, en quittant l’hôpital à la mi-journée.

Vendredi, en fin d’après-midi, plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées sur les lieux de l’agression, largement condamnée dans la classe politique, pour « dénoncer un acte odieux et inacceptable ».