Législatives : une Assemblée plus jeune, plus paritaire, mais toujours peu représentative
Législatives : une Assemblée plus jeune, plus paritaire, mais toujours peu représentative
Par Gary Dagorn
Si la parité progresse et l’âge moyen baisse, les élus du Palais-Bourbon sont toujours aussi peu représentatifs, professionnellement, de la population française.
Au lendemain du second tour des élections législatives, qui ont permis à Emmanuel Macron et au gouvernement d’Edouard Philippe de remporter une majorité absolue confortable (308 députés LRM, plus 42 députés MoDem affiliés à la majorité parlementaire), nos calculs indiquent que 75 % des élus sont des primo-députés. Un renouvellement sans précédent qui dessine un profil différent de celui des législatures précédentes.
Une Assemblée nationale rajeunie
Avec une moyenne d’âge de 48 ans et 240 jours, la XVe législature est plus jeune de cinq ans que la précédente (53 ans et 195 jours). La part de moins de 30 ans bondit (de 4 à 29 députés), celle des trentenaires/quadragénaires progresse fortement (271 députés contre 197 en 2012) tandis que celle des sexagénaires est presque divisée par deux (87 députés, contre 171 il y a cinq ans). La part de quinquagénaires, elle, reste stable.
A noter que la moyenne d’âge des candidats ayant perdu au second tour des élections législatives est quasi identique à celle des vainqueurs qui siégeront au Palais-Bourbon ces cinq prochaines années (48 ans et 286 jours contre 48 ans et 240 jours).
Un hémicycle plus paritaire
Elles seront 223 députées à siéger dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, ce qui représente 38,65 % des sièges, soit 68 femmes députées supplémentaires par rapport à l’Assemblée élue en juin 2012 (elles représentaient 27 % de la précédente Assemblée). Un nouveau record qui s’inscrit dans une continuité, puisque la part de femmes à l’Assemblée nationale augmente à chaque législature.
Les professions aisées dominent la nouvelle Assemblée
Si la parité des sexes progresse de façon encourageante tous les cinq ans, la représentativité des professions des Français est toujours aussi faible dans l’hémicycle. Les cadres du secteur privé, les fonctionnaires de catégorie A (fonctions de conception et de direction) et les chefs d’entreprise ou d’industrie sont les trois catégories professionnelles les plus représentées parmi nos 577 nouveaux députés (ce qui représente presque un député sur trois, 31,1 %).
Les cadres du secteur privé sont au nombre de 92 (alors qu’ils n’étaient que 51 en 2012), ce qui représente environ 16 % des sièges, alors qu’ils ne représentent que 10,1 % de la population active et 5,63 % des Français âgés de 18 ans et plus. Les fonctionnaires de catégorie A, quant à eux, représentent 8,2 % des députés, mais 6,5 % de la population active et 3,6 % des Français en âge de voter.
En parallèle, certaines catégories de population sont toujours aussi peu représentées, comme les artisans, les ouvriers ou encore les fonctionnaires de catégorie C (fonctions d’exécution).
La XIVe législature, dont l’élection suivit celle de François Hollande en 2012, était quant à elle plutôt dominée par des enseignants/professeurs, des médecins et des fonctionnaires.