Etudiants en médecine à la faculté de Poitiers, en 2016. | GUILLAUME SOUVANT / AFP

L’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) avait pris soin, mercredi 21 juin au soir, de prévenir sur son compte Twitter les étudiants de sixième année de médecine qu’ils allaient probablement devoir replancher sur l’épreuve d’analyse de dossiers cliniques progressifs des épreuves classantes nationales (ECN), ce jeudi 22 juin après-midi.

L’information a été confirmée jeudi à 9 heures, alors que les étudiants composaient pour la seconde fois dans une autre épreuve des ECN, annulée en début de semaine. En cause, comme la première fois, la présence dans l’épreuve de mercredi d’un sujet déjà tombé dans une faculté lors d’un entraînement à l’examen.

Face à une nouvelle rupture d’égalité de traitement entre les étudiants, une deuxième demi-journée supplémentaire d’examen a donc été programmée en catastrophe. De quoi stresser un peu plus des étudiants pour qui ce concours détermine la future spécialisation de médecine.

« Incompétence et irrespect »

Suite à l’annonce de ce nouveau report, l’Anemf a publié un communiqué intitulé « Quand l’incompétence se mêle à l’irrespect ! ». Interrogé par Le Monde, Quentin Hennion-Imbault, le vice-président du syndicat chargé des études médicales explique : « L’incompétence » pointe le fait que le sujet annulé lundi était issu d’une annale de l’année dernière. « Comment est-ce possible que des enseignants-chercheurs ne soient pas capables de fournir des sujets nouveaux ? », s’interroge-t-il. Quand à « l’irrespect », il concerne « cet enseignant-chercheur de Lyon-est qui a osé mettre dans la banque nationale des sujets pouvant être tirés au sort pour les ECN, un sujet qu’il avait déjà proposé à ses étudiants lors d’entraînement ». « Enorme maladresse ou tentative d’avantager ses étudiants ? », s’interroge-t-il.

Le syndicat demande à rencontrer « de toute urgence » la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, ainsi que son homologue de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, afin de pouvoir trouver « au plus vite des modalités d’amélioration » des épreuves classantes nationales. Dans un communiqué publié peu après, le ministère explique avoir d’ores et déjà convoqué un « comité de suivi extraordinaire » qui se réunira le 27 juin et demandé « une enquête de l’inspection générale ».

« Ce comité examinera avec toutes les parties prenantes les mesures nécessaires à la sécurisation de cette épreuve. Celles-ci seront mises en place sans délai. »

Depuis 2016, la version papier des ECN est remplacée par des épreuves informatisées sur tablettes. Un changement de forme du concours qui appelle désormais une modification de fond, « une refonte complète du système d’élaboration des sujets des ECN », commente Quentin Hennion-Imbault, de l’Anemf. Avant d’ajouter que ce passage à l’informatique permet « aujourd’hui de détecter plus facilement des irrégularités qui existaient probablement avant ».