Téléphonie : zones rurales, transports, territoires… l’état des réseaux en France
Téléphonie : zones rurales, transports, territoires… l’état des réseaux en France
Le nouveau rapport de l’Arcep déplore des écarts de performances ; côté opérateurs, Free affiche les moins bonnes performances.
Dans un rapport publié mercredi 21 juin, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) dresse un panorama de la qualité des services mobiles en France. Particulièrement détaillé, il affine ses résultats en fonction des usages (navigation Web, lecture de vidéo, transfert de données, SMS et appels vocaux) et de la situation des utilisateurs, selon qu’ils se trouvent en zone urbaine, intermédiaire ou rurale. La qualité des services a également été mesurée sur les routes, autoroutes et dans les transports ferroviaires.
- Une amélioration générale qui n’efface pas les déséquilibres territoriaux
Dans son rapport, l’Arcep souligne que « l’accroissement continu des débits déjà observé en 2016 se poursuit » et qu’« après plusieurs années de stagnation, les débits augmentent également en zone rurale ». Il n’en reste pas moins que les débits moyens pour les téléchargements sont en moyenne 3,5 fois moins élevés dans les zones rurales, avec des débits moyens de 10 Mb/s – en progression de 67 % – contre 35 Mb/s en ville.
Ces progrès sont liés au déploiement de plus en plus avancé des réseaux 4G sur le territoire. L’Arcep attribue un bon point à Bouygues Telecom et SFR pour leur action dans ce domaine, mais promet de « veiller à ce que les opérateurs maintiennent leurs efforts, afin que la 4G bénéficie au plus grand nombre sur l’ensemble du territoire et que les écarts de performances entre zones rurales et denses se réduisent progressivement ».
- Satisfecit pour Orange, Free à la traîne
Le rapport de l’Arcep intéressera également les consommateurs en ce qu’il distingue la qualité des services en fonction des opérateurs. Pour cette année, « Orange affiche les meilleurs résultats sur l’ensemble de l’enquête. Bouygues Telecom et SFR sont au coude à coude. Enfin, Free mobile affiche des résultats sensiblement moins bons sur un grand nombre d’indicateurs. » En outre, note le rapport, « tous les opérateurs, à l’exception de Free mobile, ont amélioré la qualité de leurs services data ».
Dernier arrivé sur ce marché, Free, filiale du groupe Iliad (dont le propriétaire, Xavier Niel, est actionnaire du Monde à titre individuel), accuse du retard en termes de population et de territoires couverts. Mais c’est également en son usage que les utilisateurs apparaissent pénalisés. Pour un abonné Free habitant en ville, seulement trois pages Web sur quatre seront chargées en moins de dix secondes, contre plus de neuf sur dix chez les concurrents. En zone rurale, c’est encore pire puisque seulement une page sur trois se chargera en moins de dix secondes pour un abonné Free, contre plus de deux sur trois pour les utilisateurs d’autres services.
Des décrochages du même ordre entre Free et ses concurrents sont constatés pour la consultation des vidéos (plus précisément la consultation de vidéos de deux minutes avec une qualité parfaite). Enfin, pour ce qui est des débits moyens de téléchargement, Free arrive en dernière position avec 27 Mb/s en ville, loin derrière Orange (46 Mb/s), SFR (34 Mb/s) et Bouygues (34 Mb/s).
En revanche, pour les fonctions d’appels et d’envois de SMS, tous les opérateurs se tiennent, dans un mouchoir de poche.
- Les mobiles à la peine dans le métro
L’enquête, menée par l’Arcep, s’est aussi penchée sur la qualité des services dans les transports, où, chacun l’a déjà constaté, les services sont souvent dégradés, voire très dégradés. Que ce soit sur la route, dans les TGV, les Intercités ou les RER, les communications vocales ou par SMS sont globalement bien assurées, avec des performances normales dans huit à neuf cas sur dix, au moins pour les abonnés Orange, Bouygues et SFR.
C’est moins vrai pour la consultation du Web où l’on constate un net ralentissement de la navigation. Mais c’est bien dans le métro, que l’on soit à Paris ou en province, que tous usages et tous opérateurs confondus que la situation est la plus critique : à peine plus d’un appel sur deux passe et au mieux sept SMS sur dix. Quant à la navigation Web, vous aurez au plus une chance sur quatre de pouvoir charger une page en moins de dix secondes. Patience, donc !
Enfin, côté opérateurs, on notera, là encore, que Free est très largement décroché pour ce qui est de la navigation Web dans les transports, alors qu’il fait jeu égal avec ses concurrents pour les appels et les SMS.
Pour la première fois, les données brutes de l’ensemble des tests sont disponibles en open data, afin que chacun puisse retravailler les données qui l’intéressent.