Depuis 1974, « Loulou » était le visage et surtout la voix du Montpellier Hérault. Le légendaire président du club de football, Louis Nicollin, est mort jeudi 29 juin à l’âge de 74 ans.

« C’est avec une immense trisesse que nous avons appris le décès de notre président », a tweeté le MHSC. Louis Nicollin avait auparavant été transporté vers un hôpital de Nîmes après avoir fait un malaise à la sortie d’un restaurant jeudi après-midi.

Anachronisme dans le foot tout-business

Louis Nicollin perpétuait une tradition de dirigeant en voie de disparition à la tête d’un club qu’il porte à bout de bras depuis 1974. Président fondateur, unique actionnaire, le patron de l’entreprise Nicollin, spécialisée dans le nettoyage et le ramassage et le retraitement des déchets ménagers et industriels, était un homme populaire au charisme débonnaire, qui incarnait une certaine forme d’anachronisme dans le foot tout-business.

Parachuté en 1967 à Montpellier pour créer une antenne de l’entreprise familiale, il y construit un empire sportif et professionnel, mêlant les intérêts de l’un et de l’autre. En novembre 1974, dans une ville déserte en sport de haut niveau, il prend en main le club de la Paillade, alors en division d’honneur.

En 1977, au décès de son père, il prend la direction du groupe Nicollin (300 millions d’euros de chiffre d’affaires et 4 500 salariés aujourd’hui). Cette même année, la mairie de Montpellier bascule pour vingt-quatre ans aux mains du socialiste Georges Frêche, avec lequel il lie une amitié partagée par des intérêts politiques et économiques.

Leur ambition commune conduit Montpellier en première division à partir de 1987 dans une ascension vertigineuse. Victoire en 1990 de la Coupe de France avec Blanc, Cantona, Valderrama…, épopée en 1991 jusqu’en quarts de finale de la Coupe des Coupes : Montpellier connaît une heure de gloire funeste pour ses finances. Depuis, l’équipe avait connu des périodes fastes, comme la remontée en Ligue 1 en 2009 et un titre de champion de France en 2012.

Dans un tweet, André-Pierre Gignac a salué la mémoire de son « président préféré ».