Benoit Hamon à son QG à Trappes, le soir des législatives où il a été éliminé dès le premier tour. | CAMILLE MILLERAND / DIVERGENCE POUR LE MONDE

Alors qu’il doit lancer samedi 1er juillet à Paris un nouveau mouvement politique, l’ancien candidat socialiste à la présidentielle, malheureux aux législatives, Benoît Hamon dénonce vendredi 30 juin dans Libération « un pouvoir autoritaire, hypercentralisé et concentré dans les mains d’un homme », Emmanuel Macron.

« Je me rappelle de ces enquêtes d’opinion dans lesquelles une majorité de Français disaient avant la présidentielle que la France a besoin d’une figure autoritaire à l’Elysée. Macron s’inscrit dans ce contexte. »

Il reconnaît que tout ce que fait le nouveau chef de l’Etat, « il le fait avec méthode et habileté. Mais il n’en reste pas moins un libéral-autoritaire ». Pour l’ancien ministre, qui avait quitté le gouvernement de Manuel Valls pour rejoindre le camp des frondeurs socialistes, « ce que beaucoup à gauche redoutaient dans Valls, qui incarnait agressivement cette synthèse, ils vont l’avoir avec un Macron souriant ».

« Sortir du huis clos socialiste »

« Ce qui se met en place, c’est un pouvoir autoritaire, hypercentralisé et concentré dans les mains d’un homme et de quelques-uns de ses obligés, où les intérêts des oligarques sont au premier plan », tacle l’ex-député des Yvelines, dans cet entretien. Benoît Hamon prédit que « cette hyperconcentration du pouvoir va entrer en collision avec les Français, avec leurs difficultés, avec le réel » et conduire à « des rébellions, des jacqueries ». « C’est la nature du pouvoir qui est en question, car il est générateur de violences », reconnaît M. Hamon.

Tout en faisant le bilan de ses échecs électoraux, il fustige la future loi travail du gouvernement Macron : « On va avoir une casse sociale que la droite n’aurait même pas osé entreprendre. »

Refusant de céder à l’atermoiement, l’ancien candidat a décidé de lancer un mouvement qui « fonctionnera et délibérera vraiment de manière horizontale et collective ». Il entend ainsi « sortir du huis clos socialiste », et créer un « initiateur (…) des états généraux de la gauche ».