L’attaque avait fait 87 morts, dont de nombreux enfants, et avait été attribuée par les Occidentaux au régime de Bachar Al-Assad. | AP

Les experts de l’Organisation internationale pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) confirment dans un rapport d’enquête que du gaz sarin a bien été utilisé lors de l’attaque de Khan Cheikhoun, en Syrie, le 4 avril.

Cette attaque avait fait 87 morts, dont de nombreux enfants, et avait été attribuée par les Occidentaux au régime de Bachar Al-Assad. Ce dernier, soutenu par son allié russe, avait démenti en être à l’origine

Fin avril, le ministère des affaires étrangères français a déclaré que la responsabilité du régime syrien dans l’attaque contre Khan Cheikhoun ne faisait aucun doute compte tenu du procédé de fabrication du gaz sarin utilisé.

Dans leur rapport, les experts de la mission d’établissement des faits de l’OIAC soulignent, après avoir interrogé des témoins et examiné des échantillons, qu’« un grand nombre de victimes, dont certaines ont succombé, ont été exposées au gaz sarin ou à une substance similaire au sarin ».

Le résultat de ce rapport va maintenant servir de base à une commission conjointe entre l’Organisation des Nations unies (ONU) et l’OIAC, qui devrait dire si les forces du régime syrien sont responsables de ce bombardement chimique sur la localité.

En riposte à cette attaque chimique, le président des Etats-Unis, Donald Trump, avait lancé une attaque de missiles Tomahawk dans la nuit du 6 au 7 avril sur la base syrienne d’Al-Chayraate.

Donald Trump a mis en garde lundi le régime syrien contre toute nouvelle utilisation de gaz dans la guerre qui déchire le pays.

Le régime syrien déjà mis en cause en 2014 et 2015

La commission conjointe de l’ONU et de l’OIAC avait déjà conclu que les forces du régime syrien avaient mené des attaques au chlore en 2014 et 2015. Elle avait aussi estimé que l’organisation djihadiste Etat islamique avait utilisé du gaz moutarde en 2015.

Réagissant à ces conclusions, le ministre des affaires étrangères britannique, Boris Johnson, a dit vendredi, sur Sky News, n’avoir « absolument aucun doute » que le régime de Bachar Al-Assad était responsable de l’attaque.

Aux Nations unies, l’ambassadrice des Etats-Unis, Nikki Haley, a réclamé qu’une commission d’enquête établisse à présent les responsabilités détaillées de cette attaque chimique.