Une nouvelle étape est franchie dans le plan antipollution de la Ville de Paris. A partir du 1er juillet 2017, les véhicules diesel mis en circulation avant le 1er janvier 2001 n’auront plus le droit de circuler dans la capitale entre 8 heures et 20 heures en semaine.

Cette interdiction survient un an après celle des véhicules utilitaires et particuliers – essence comme diesel –immatriculés avant le 1er janvier 1997 et deux ans après celle des cars, bus et poids lourds immatriculés avant le 1er octobre 2001.

Le plan antipollution vise à faire de la capitale une zone à basses émissions ou « zone de circulation restreinte » afin d’améliorer la qualité de l’air. La pollution de l’air est en effet devenue un problème de santé publique majeur. Chaque année, elle est responsable de 48 000 morts prématurées en France, soit 9 % de la mortalité, selon une étude publiée en juin 2016 par Santé publique France.

  • Quels sont les véhicules concernés ?

A partir du 1er juillet, les véhicules diesel individuels immatriculés avant 2001 et les utilitaires immatriculés avant 2002 n’auront plus le droit de circuler à Paris entre 8 heures et 20 heures, du lundi au vendredi. D’autres véhicules feront l’objet d’une interdiction de circulation complète, comme « les poids lourds, autobus et autocars (…) immatriculés avant le mois d’octobre 2006 », explique la mairie de Paris dans un communiqué.

L’enquête « Plaques » effectuée par la mairie de Paris en novembre 2014 permet d’évaluer le nombre de véhicules concernés, en prenant les précautions d’usage, puisqu’aucune enquête plus récente n’est publique à ce jour.

De 2018 à 2020, d’autres catégories seront encore visées. L’objectif de la maire de Paris, Anne Hidalgo, est d’« éradiquer » d’ici à 2020 les diesels, tout comme les véhicules essence polluants.

Indépendamment de cette interdiction, l’apposition d’une pastille Crit’Air est également obligatoire depuis le 16 janvier pour tous les véhicules circulant à Paris. Elle doit être commandée, moyennant 4,18 euros, sur le site www.certificat-air.gouv.fr. Elle permet de classer les véhicules dans l’un des six niveaux Crit’Air, en fonction de sa motorisation et de son âge. Un niveau est spécifiquement réservé aux véhicules électriques « zéro émission moteur ».

Cette vignette permet aux autorités de reconnaître les véhicules autorisés à circuler dans certaines zones à circulation restreinte et celles qui bénéficient de certains avantages de stationnement, notamment.

  • Quelles sont les aides proposées ?

La Ville offre aux personnes domiciliées à Paris qui renoncent à leur véhicule polluant une aide financière de 400 euros. Elle prendra la forme soit d’une prise en charge partielle d’un abonnement annuel Navigo, ainsi qu’un an d’abonnement au service Vélib’, soit du remboursement de l’achat d’un vélo. En complément, le bénéficiaire peut se voir accorder une réduction de 50 % sur l’abonnement annuel Autolib’.

  • Que risquent les contrevenants ?

A partir du 1er juillet, les propriétaires de véhicules sans vignette Crit’air risqueront une amende de 68 euros, tout comme ceux circulant avec un véhicule immatriculé avant 2001. Elle sera minorée à 45 euros en cas de paiement immédiat et majorée à 180 euros en cas de retard de paiement.

  • Les véhicules antérieurs à 2001 sont-ils tous plus polluants que ceux d’aujourd’hui ?

Depuis 1991, les normes européennes Euro réglementent les émissions des polluants atmosphériques des moteurs essence, diesel ou GPL. Ces normes évoluent et sont à chaque fois plus restrictives, obligeant les constructeurs à mettre en place des systèmes de dépollution de plus en plus performants (pot catalytique, filtre à particules…).

Selon l’ONG environnementale européenne Transport & Environnement, pour les véhicules particuliers diesel, entre la norme Euro 1 (avant 1993) et la norme Euro 6 (septembre 2014), les limites fixées pour le monoxyde de carbone ont été diminuées de 82 %, et celles fixées pour les particules fines (PM) de 96 %. Quant aux limites fixées pour les hydrocarbures (part des imbrûlés du carburant, HC) et celles fixées pour les oxydes d’azote (NOx), elles ont été abaissées respectivement de 70 % et de 84 % depuis la norme Euro 3 (avant octobre 2000).

  • D’autres villes ont-elles développé une telle zone de circulation restreinte ?

Paris est la première ville française à mettre en place une « zone à faibles émissions » ou « zone de circulation restreinte » dont l’accès est interdit aux véhicules les plus polluants.

Si huit autres villes françaises souhaitent elles aussi mettre en place une telle zone, quelque 230 agglomérations européennes en ont déjà instauré une, depuis près de vingt ans pour certaines.

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