Brésil : « l’homme à la valise », proche de Michel Temer, libéré
Brésil : « l’homme à la valise », proche de Michel Temer, libéré
Le Monde.fr avec AFP
Arrêté le 3 juin, Rodrigo Rocha Loures est placé en résidence surveillée. Cette libération fait circuler des rumeurs sur son intention de collaborer avec la justice.
La Cour suprême brésilienne a pris une décision inattendue. Rodrigo Rocha Loures, ancien député emprisonné et soupçonné d’avoir transporté une valise de billets constituant des pots-de-vin présumés destinés au président Michel Temer, a été libéré vendredi 30 juin. Il se trouvera désormais sous le régime de la résidence surveillée avec port d’un bracelet électronique, a décidé le juge Edson Fachin.
Ancien homme de confiance du chef de l’Etat, M. Rocha Loures était devenu « l’homme à la valise » après avoir été filmé en train de recevoir à Sao Paulo une valise pleine de billets. Soupçonné d’avoir reçu 140 000 euros destinés au président Temer, cet ancien député de 60 ans avait été placé en détention provisoire.
« Je reconnais, en partie, la demande formulée par Rodrigo Rocha Loures, en faveur d’une substitution de sa peine de prison préventive par des mesures alternatives », a déclaré le juge de la Cour suprême Edson Fachin.
Une collaboration avec la justice ?
Il devra passer les week-ends et les nuits à son domicile et ne pourra pas avoir de contacts avec d’autres personnes suspectes dans la même affaire de corruption, ni quitter le pays, et devra remettre son passeport aux autorités, a précisé le juge dans l’énoncé obtenu par l’AFP.
Arrêté le 3 juin, M. Rocha Loures a affirmé à plusieurs reprises qu’il n’avait pas l’intention de témoigner contre le président. Mais ses conditions de détention – une cellule sans fenêtre ni toilette – destinées, selon ces proches et avocats à le faire craquer, ont poussé ces derniers à appeler le juge Fachin à ordonner sa libération.
L’élargissement de M. Rocha Loures représente une surprise. Vendredi, la presse brésilienne faisait état de rumeurs sur son intention de collaborer avec la justice. Ses confessions pourraient être fatales au chef de l’État, dont le mandat ne tient plus qu’à un fil.
Le président Temer a été formellement accusé cette semaine d’avoir accepté des pots-de-vin et le Parlement va décider s’il doit ou non être jugé par la Cour suprême.