Un centre Microsoft à Redmond, dans l’état de Washington. | Ted S. Warren / AP

En choisissant de miser sur le « cloud », Microsoft voit sa masse salariale fondre. Dans le cadre d’une réorganisation interne, le groupe américain a confirmé jeudi 6 juillet qu’il allait à nouveau supprimer des postes.

Le géant des logiciels « procède à des changements destinés à mieux servir [ses] clients et partenaires », a écrit un porte-parole du groupe dans un courriel à l’AFP.

« Aujourd’hui [jeudi], nous prévenons certains employés que leurs emplois sont en train d’être étudiés ou que leurs postes vont être supprimés. Comme toutes les entreprises, nous faisons le point régulièrement. Cela peut conduire à des investissements supplémentaires dans certains segments et, de temps en temps, à des redéploiements dans d’autres. »

Selon la chaîne CNBC, ces suppressions d’emplois pourraient concerner 3 000 personnes, essentiellement en dehors des Etats-Unis, tandis que d’autres médias évoquent le chiffre de 5 000. Cela concernerait surtout les équipes commerciales, pour permettre au groupe de se concentrer davantage sur la vente de services en ligne (« cloud »), selon la presse.

Les commerciaux, premiers touchés par la restructuration

Le groupe basé dans l’Etat de Washington (nord-ouest des Etats-Unis) a annoncé des milliers de suppressions d’emplois ces dernières années (18 000 en 2014, 7 800 en 2015, 4 700 l’an dernier) notamment pour absorber son échec dans la téléphonie mobile. Il est actuellement en plein virage vers le « cloud », sous l’impulsion de son patron Satya Nadella, arrivé en 2014 à la tête de l’entreprise.

Pour Microsoft, le chiffre d’affaires « cloud intelligent »qui permet de stocker leurs données dans des « data centers » et d’accéder en ligne aux logiciels et systèmes d’exploitation dématérialisés – a augmenté de 11 % à 6,8 milliards de dollars au premier trimestre, avec une croissance particulièrement forte (+93 %) pour Azure, son offre de services dématérialisés à destination des entreprises. Le chiffre d’affaires total du groupe atteignait 22,1 milliards de dollars.

Ce virage de Microsoft explique ces suppressions d’emplois, selon l’analyste spécialisé Trip Chowdry du cabinet Global Equities. Car, avec les logiciels et systèmes d’exploitation traditionnels, « 40 % du personnel s’occupe de l’assistance et des mises à jour des anciennes versions, ce qui n’est pas nécessaire avec le cloud qui suppose une seule version du logiciel. C’est cela qui explique les suppressions d’emplois », poursuit M. Chowdry. « Quant au premier service touché, ce sont les commerciaux car avec le cloud, on vend un service par abonnement (…) et non une licence pour un logiciel, cela demande une approche différente auprès des clients. » Le groupe employait environ 121 000 personnes dans le monde au 31 mars, selon son site internet.