Le conflit a endommagé ou détruit 27 % du parc de logements et environ la moitié des centres médicaux et d’éducation. | AP

Selon la Banque mondiale (BM), les six années de conflit en Syrie, qui ont fait plus de 320 000 morts et déplacé plus de la moitié de la population depuis mars 2011, ont causé des pertes à son économie de l’ordre de 226 milliards de dollars (environ 200 milliards d’euros), « soit à peu près quatre fois le PIB de la Syrie en 2010 ».

Dans un rapport publié lundi 10 juillet, la Banque mondiale estime que l’ampleur de la destruction va bien au-delà des seuls bilans des morts et des infrastructures endommagées. « La guerre en Syrie taille en pièces le tissu social et économique du pays », estime le vice-président pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord de la BM, Hafez Ghanem.

« La guerre détruit aussi les institutions et les systèmes dont les sociétés ont besoin pour fonctionner, et les réparer sera un plus grand défi que la reconstruction en soi des infrastructures, un défi qui ne fait que grandir au fur et à mesure que la guerre se poursuit », explique-t-il.

L’institution rapporte encore que le conflit a endommagé ou détruit 27 % du parc de logements et environ la moitié des centres médicaux et d’éducation. Selon la BM, quelque 538 000 emplois ont disparu annuellement entre 2010 et 2015. Par ailleurs, plus de trois Syriens en âge de travailler sur quatre – soit environ 9 millions de personnes – soit ne travaillent pas, soit ne sont inscrits ni à l’école ni dans un centre de formation.

« Les conséquences à long terme de cette inactivité seront une perte collective du capital humain menant à une pénurie des compétences en Syrie ». « L’écroulement des systèmes qui organisent la société et l’économie, ainsi que la confiance entre les gens, a eu un plus grand impact économique que la destruction physique des infrastructures », indique la BM.

Le rapport estime que si le conflit devait prendre fin cette année, le PIB pourrait récupérer en quatre ans 41 % de son niveau d’avant le conflit. Un chiffre qui bien entendu diminue avec chaque année supplémentaire de guerre.