Jean-Charles de Castelbajac : « Dans mon manoir, je peins, je dessine, je tire des flèches en l’air »
Jean-Charles de Castelbajac : « Dans mon manoir, je peins, je dessine, je tire des flèches en l’air »
M le magazine du Monde
#MaisonDeVacances 1/6. Cet été, des personnalités du monde de la mode, du design, de la cuisine ou de l’architecture dévoilent leur petit coin de paradis. Jean-Charles de Castelbajac, qui expose une série de dessins à Paris, raconte le lien qui le rattache à son manoir du Gers.
Le manoir de Loubersan racheté par Jean-Charles de Castelbajac en 1996. | Hubert de Castelbajac
Naviguant entre l’art et la mode, Jean-Charles de Castelbajac, directeur artistique de Rossignol et du Coq Sportif, aime se rendre, quatre fois par an, dans la demeure familiale, qu’il a rachetée il y a vingt ans, dans le Gers.
« Le manoir Loubersan est entré dans ma famille pour la première fois en 1342, lors du mariage de Bernard de Castelbajac avec Jeanne de Panassac, sa propriétaire à l’époque. Au XVe siècle, cette maison du Gers, située à une dizaine de kilomètres de Mirande, a quitté les Castelbajac pour devenir un relais de chasse puis un stock à grain. Complété de deux tours frontales, de canonnières et d’un pont-levis, le lieu s’est ensuite transformé en forteresse, réputée pour son cachot, le plus grand du Gers. J’avais déjà vu cette bâtisse dans les archives familiales, donc, quand je suis tombé dessus en 1996, lors d’un week-end, je l’ai tout de suite reconnue. La pancarte « For Sale » accrochée à l’une des tours m’a convaincu de l’acheter, j’avais le sentiment d’être arrivé à bon port. Mes garçons et moi y avons campé pendant quelques années, sans rien toucher. C’était le repaire des ados de la famille. Puis j’ai commencé par restaurer la chapelle, la salle à manger-cuisine et, petit à petit, j’avance. Mais il y aura encore du travail pour plusieurs générations ! J’y passe une dizaine de jours quatre fois par an, mes fils beaucoup plus, ce qui fait qu’elle est presque toujours habitée. J’y peins, j’y dessine, j’y tire des flèches en l’air, je regarde les biches, je conduis mes motos laissées là-bas, ma Triumph Bonneville notamment, je regarde le ciel, l’un des plus beaux de France, puisque plusieurs observatoires sont installés dans la région. C’est une enclave de l’insouciance. »
« 40 passages », dessins de Jean-Charles de Castelbajac, jusqu’au 31 juillet. Mannerheim Gallery, 6, rue Notre-Dame-de-Nazareth, Paris 3e. www.mannerheimgallery.com