Lundi 17 juillet, devant les regards amusés des passants, K5 Autonomous Data Machine a dévalé les quelques marches de la fontaine du centre commercial jusqu’à plonger dans son bassin.

Créer une intelligence artificielle capable d’avoir une conscience et de ressentir de l’émotion est un rêve de laboratoire probablement inatteignable. C’est pourtant ce qu’un robot de sécurité a eu l’air de mettre en scène, le 17 juillet, au Washington Harbour, un ensemble commercial et de bureaux de la capitale des Etats-Unis.

Le K5 Autonomous Data Machine, un androïde développé par la société Knightscope au faux air de R2-D2, le robot de Star Wars, prend la forme d’un œuf d’un mètre et demi. Capable de progresser à une vitesse de près de 5 km/h, il est équipé de la technologie d’imagerie thermique, d’un système de reconnaissance automatique des plaques d’immatriculation et d’une caméra.

La firme assure que le K5 peut offrir « des yeux et des oreilles intelligents supplémentaires » pour les équipes de sécurité. Pour 7 dollars de l’heure, la machine en location est censée détecter les activités anormales et se déplacer, « même dans les environnements les plus complexes », vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept.

« On nous a promis des voitures volantes, à la place on a des robots suicidaires »

Mais tout à coup, lundi 17 juillet, devant les regards amusés des passants, le robot de sécurité à la pointe de la high-tech a dévalé les quelques marches de la fontaine du centre commercial jusqu’à plonger dans son bassin. Plusieurs témoins de la scène ont alors posté des photos de l’accident sur Twitter, théorisant ironiquement qu’il s’agissait d’un suicide.

« C’est une drôle de journée (…). Le robot de sécurité super high-tech de nos bureaux a eu une mésaventure. »
« Le bâtiment de nos bureaux s’est offert un robot de sécurité. Il s’est tué par noyade. On nous a promis des voitures volantes, à la place on a des robots suicidaires. »

Ce n’est pas la première fois que le modèle K5 est confronté à quelques déboires. En avril, en Californie, un homme saoul a démoli l’un d’eux en lui donnant des coups. L’année dernière, à Palo Alto, un autre de ces robots de plus de 130 kg a quant à lui roulé sur un enfant de 16 mois, le blessant légèrement.

Face à l’affluence de réactions moqueuses sur son « robot suicidaire », la compagnie Knightscope a réagi avec humour en tweetant : « Robot de sécurité, oui. Robot sous-marin, non. Compris. – K5 », puis en publiant une image de l’androïde muni d’une bouée avec la phrase : « Je voulais juste profiter de l’été. »

« Ça va aller robot de sécurité. C’est un job stressant, on est tous passé par là. »

Le directeur général de l’entreprise, William Santana Li, a également déclaré qu’un nouveau robot serait délivré et qu’une enquête était en cours pour déterminer ce qui a causé cette erreur de parcours.

Pas sûr que le message passe. Comme s’il n’y avait rien de plus rassurant que d’imaginer qu’un robot puisse, comme nous, avoir des sentiments morbides.