L’ambassadeur russe aux Etats-Unis, Sergueï Kisliak, le 17 juillet. | Carolyn Kaster / AP

Le ministre américain de la justice (attorney general), Jeff Sessions, en délicatesse avec Donald Trump en raison de l’affaire russe, a bien évoqué la campagne présidentielle du milliardaire avec Sergueï Kisliak, l’ambassadeur de Russie à Washington, contrairement à ce qu’il avait soutenu, affirme, vendredi 21 juillet, le Washington Post.

C’est le diplomate russe lui-même qui a informé sa hiérarchie à Moscou sur ces discussions portant également sur des « questions politiques d’importance » pour la Russie avec M. Sessions, affirme le quotidien, qui cite des responsables anonymes et des interceptions d’agences américaines de renseignement.

Ces révélations rendent encore un peu plus délicate la position de l’attorney general, que Donald Trump a sèchement désavoué, mercredi, pour sa gestion de l’épineuse affaire d’ingérence russe, mais qui a annoncé son intention de rester à son poste.

Propos contredits par des preuves

Au cœur de la discorde, la décision de M. Sessions de se récuser dans cette enquête sous tutelle du ministère de la justice, après la révélation d’une rencontre avec ce même ambassadeur russe pendant la campagne présidentielle de 2016.

Selon le Washington Post, deux conversations entre MM. Kisliak et Sessions – ce dernier était à l’époque un proche conseiller en politique étrangère du candidat républicain Donald Trump –, ont notamment été interceptées par des agences américaines.

L’actuel ministre de la justice aurait fourni des déclarations « trompeuses » sur ces discussions, des propos qui sont « contredits par d’autres preuves », a affirmé un responsable américain au journal.

Enquêtes en cours

Un ancien responsable a pour sa part confié que, selon le renseignement américain, les deux hommes ont eu des échanges « substantiels », et portant notamment sur la position de M. Trump sur des questions ayant trait à la Russie et aux relations russo-américaines.

Jeff Sessions a pourtant maintes fois répété qu’il n’avait jamais évoqué la campagne présidentielle avec des responsables russes et qu’il ne rencontrait M. Kisliak qu’en sa qualité de sénateur de l’Alabama.

Depuis plusieurs mois, le président américain est confronté à une série de révélations concernant une possible collusion entre des membres de son équipe de campagne et des responsables russes – dont M. Kisliak –, sur fond d’accusations d’ingérence de Moscou dans le processus électoral américain.

Plusieurs enquêtes, parlementaires et fédérales, sont en cours sur cette affaire.