La centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) est totalement à l’arrêt depuis samedi, et pour plusieurs semaines, a annoncé EDF. Le réacteur no 1 qui doit subir une opération de maintenance et le réacteur no 2 est à l’arrêt et ne sera pas remis en service avant le début de l’année 2018.

L’arrêt du réacteur no 1, depuis vendredi soir minuit, « permettra aux équipes de renouveler une partie du combustible contenu dans le réacteur et de réaliser des activités de contrôle et de maintenance dans les parties nucléaires et non nucléaires des installations », a précisé EDF.

Quant au réacteur no 2 de la doyenne des centrales françaises, il a été stoppé en juin 2016, en raison d’une anomalie détectée sur un générateur de vapeur présentant une irrégularité de fabrication à l’usine Areva du Creusot (Saône-et-Loire), EDF devant prouver sa fiabilité à l’Autorité de sûreté nucléaire.

Capacité de 900 MW par réacteur

L’ensemble de Fessenheim doit fermer au moment de la mise en service du réacteur de nouvelle génération EPR de Flamanville (Manche), prévue en 2019, une perspective confirmée par le nouveau gouvernement français mais contestée par des élus régionaux et les syndicats d’EDF.

Chacun des deux réacteurs de Fessenheim a une capacité de 900 MW. En 2016, la centrale de Fessenheim a produit 8,4 milliards de kWh, soit « environ 65 % de la consommation d’électricité alsacienne », selon des données fournies par EDF. Cet aspect est régulièrement mis en avant par les défenseurs de la centrale, qui mettent en garde contre une situation de pénurie énergétique en cas de fermeture définitive.

A l’inverse, les militants antinucléaires – vent debout depuis des décennies contre une centrale qu’ils considèrent comme vétuste et dangereuse – s’appuient sur les fréquents arrêts des réacteurs pour affirmer qu’une fermeture ne mettrait pas en danger l’approvisionnement énergétique de l’Est, ou de la France en général.

Le ministre de la transition écologique, Nicolas Hulot, a rappelé début juillet la volonté du gouvernement de ramener d’ici à 2025 la part de l’atome de 75 % à 50 % dans la production nationale d’électricité, en fermant « jusqu’à 17 réacteurs nucléaires » sur cette période.