Le chef rebelle Frederic Bintsamou, alias pasteur Ntumi, à Kinkala, au Congo, en juin 2008. / GUY GERVAIS KITINA / AFP

L’ex-chef rebelle congolais Frédéric Bintsamou, alias pasteur Ntumi, a accepté le principe du désarmement pour sa première apparition publique au Congo-Brazzaville depuis la signature d’un accord de cessez-le-feu avec le gouvernement, le 23 décembre 2017.

Le pasteur Ntumi, 53 ans, a rencontré mardi 21 août dans son fief du département du Pool les membres de la Commission ad hoc mixte paritaire (CAMP), chargée de mettre en œuvre cet accord de paix. Un correspondant de l’AFP avait été invité par les autorités à cette rencontre à plus de 100 km au sud-ouest de Brazzaville, dans une région touchée par une guerre à huis clos qui a fait plus de 138 000 déplacés entre début 2016 et fin 2017.

« Je viens auprès de vous solliciter votre appel à la paix, votre appel au ramassage d’armes, car il n’y a pas de paix sans ramassage d’armes », a dit Séraphin Ondélé, le président de la CAMP, au pasteur Ntumi, qui n’avait toujours pas adhéré au désarmement, dénonçant une opération « unilatérale ».

Collecter plus de 3 000 armes

« Si nous sommes détenteurs d’une arme et que nous avons décidé de faire la paix, cette arme ne sert plus à rien et nous devons la déposer », a répondu le pasteur Ntumi, applaudi par ses miliciens, dont certains surveillaient l’arme au poing sa propriété de plus de 20 000 m2. « On peut remettre une arme, mais la situation qui a fait que chacun prenne une arme doit être réglée », a-t-il ajouté.

L’opération de désarmement a été lancée le 7 août et n’a toujours pas connu un début d’exécution. Cette initiative devrait permettre de collecter et d’incinérer plus de 3 000 armes de tout calibre, selon les autorités. Le nombre de personnes à désarmer dans le Pool reste à déterminer par le gouvernement et le camp du pasteur Ntumi.

Les rebelles ont pris les armes après la réélection contestée, en mars 2016, du président Denis Sassou-Nguesso, 74 ans dont trente-quatre au pouvoir. Le Pool, jadis grenier de Brazzaville, avait déjà été le théâtre de violents affrontements entre 1998 et 2003 entre l’armée et les combattants « ninjas » dirigés par le pasteur Ntumi.