Certaines des personnes qui sont allées voir le film Dunkerque, de Christopher Nolan, sorti cette semaine, ont vécu ce qui était raconté à l’écran : la retraite et l’attente terrifiante et interminable des secours sur une plage, alors que les divisions nazies se rapprochaient.

Au Canada, Ken Sturdy, 97 ans, a assisté à l’avant-première au Westhills Cinemas de Calgary, avec médailles et décorations sur sa veste. Entre le 26 mai et le 4 juin 1940, dates de l’opération Dynamo, qui a inspiré le film, il a participé avec la marine britannique à l’évacuation des 338 000 soldats alliés, sous le feu des nazis.

« J’avais 20 ans quand cela est arrivé, mais en regardant le film, je pouvais revoir mes anciens amis. Beaucoup d’entre eux sont morts pendant la guerre », a-t-il dit à Global News après être sorti de la salle, les larmes aux yeux.

« J’ai pleuré parce que ce n’est pas la fin »

« J’ai eu le privilège de voir ce film ce soir et je suis attristé à cause de ce qu’il s’est passé sur cette plage. Il n’y avait pas beaucoup de dialogues. Il n’y avait pas besoin de beaucoup de dialogues parce qu’il racontait l’histoire visuellement et il était si réel. (…) Jamais je n’aurais pensé revoir cela. C’était comme si j’étais là-bas à nouveau. »
« Ce soir, j’ai pleuré parce que ce n’est pas la fin. L’espèce humaine est si intelligente et capable de réaliser des choses stupéfiantes. Nous pouvons voler jusqu’à la Lune et quand même faire des choses stupides. Alors quand j’ai vu le film ce soir, je l’ai vu avec une certaine tristesse. Parce que ce qui est arrivé en 1940, ce n’est pas la fin. »

Calgary veteran who survived Dunkirk causes a stir at movie premiere

D’autres témoignages de vétérans britanniques, dont les souvenirs ont été réveillés par les images de Christopher Nolan, sont apparus dans la presse. Dans une interview au Monde, le réalisateur explique avoir voulu rendre hommage à l’esprit de Dunkerque, « un mythe national » en Grande-Bretagne. Après l’avant-première du film à Londres, à laquelle ont assisté plusieurs vétérans de la seconde guerre mondiale, il a confié que regarder son film dans la même salle que des personnes ayant vécu cet épisode avait été « une des choses les plus terrifiantes qu’[il a] fait professionnellement ».

« C’était un visionnage très émouvant. Sachant qu’ils étaient dans l’audience et que nous leur disions : ceci est le film qu’on a fait à partir de vos expériences. »