Documentaire sur Histoire à 20 h 40

'Summer of Love' Remembered 50 Years Later

C’était il y a cinquante ans. En juin 1967, plusieurs milliers de jeunes hippies venus des Etats-Unis, du Canada, du Royaume-Uni et même du Japon se rassemblaient dans le district de Haight-Ashbury, un des quartiers tranquilles de San Francisco, en Californie.

En quelques mois, ses rues, ses parcs et ses immeubles devenaient le centre mondial de la contestation et de la contre-culture. Héritiers directs des beatniks consacrés par les écrivains Allen Ginsberg et Jack Kerouac, ces hippies voulaient dénoncer la guerre du Vietnam qui, à cette époque, mobilisait la plupart d’entre eux.

Ce rassemblement hors-norme (démarré en fait le 14 janvier dans le parc du Golden Gate) se transforma petit à petit en un large mouvement de rébellion (sexe, drogue et rock’n’roll) face aux valeurs traditionnelles de l’Amérique. San Francisco, ses hippies et son flower power baigné de peace and love étaient devenus l’îlot de résistance, la commune libre face aux « square » de l’Amérique profonde.

The Summer of Love 1967

Volutes de substances psychédéliques

Ainsi est né The Summer of Love (« l’été de l’amour »), où des milliers de jeunes ont, pendant tout un été, changé la face de l’Amérique en écoutant, dans les volutes de diverses substances psychédéliques, la bande originale de leur époque écrite par les groupes qui ont marqué toute une génération : Jefferson Airplane, Grateful Dead ou Janis Joplin.

La chanson San Francisco, de Scott McKenzie, devint un hymne mondial, et le festival pop de Monterey, où se rendirent près de 40 000 personnes, propulsa des chanteurs et des groupes alors inconnus, comme Jimi Hendrix, The Who ou Ravi Shankar.

C’est cette histoire que relate la réalisatrice Lyndy Saville dans son documentaire rythmé, com­me il se doit, par les tubes de l’époque. La fête s’est terminée avec une sacrée gueule de bois. En ­octobre 1967, pour signifier la fin du mouvement, les derniers ­hippies de Haight-Ashbury ont symboliquement incendié un cercueil dans le Golden Gate Park, rempli de fleurs et de gris-gris.

Malgré tout, cinquante ans après, l’esprit du Summer of Love perdure dans cette Californie qui reste un des premiers Etats d’Amérique à résister aux injonctions de Donald Trump en matière d’écologie ou de santé. La contestation n’est pas tout à fait morte, et c’est tant mieux.

« The Summer of Love », de Lindy Saville (Royaume-Uni, 2017, 45 minutes).