Les Françaises Griedge Mbock Bathy et Laura Georges après une troisième élimination d’affilée en quarts de finale de l’Euro. | TOBIAS SCHWARZ / AFP

La France était arrivée à l’Euro pleine d’ambition et sûre de sa valeur après 11 matches sans défaite et une troisième place au classement Fifa des meilleures nations mondiales. Elle quitte les Pays-Bas sans avoir convaincu, éliminée dès les quarts de finale, pour la troisième fois d’affilée. Les Bleues ont beaucoup de travail devant elles avant la Coupe du Monde 2019, à domicile.

Noël Le Graët, le président de la fédération française de football (FFF), avait fixé comme objectif une place « dans le dernier carré ». Mais c’est l’Angleterre, incapable de battre la France depuis 1974, qui disputera les demi-finales contre les Pays-Bas après sa victoire 1-0 dimanche 30 juillet à Deventer.

« Ce n’est pas réellement une déception, il y a un peu de frustration. C’est difficile à accepter, on aurait mérité mieux (…). Je suis surtout déçu par la qualité de jeu de nos adversaires », a relativisé sur Eurosport, le sélectionneur Olivier Echouafni.

Des prestations décevantes depuis le début de l’Euro

Si l’Angleterre s’est appuyé sur un jeu direct sans génie, celui qui a repris en main l’équipe en septembre 2016, semble oublier que la qualité de jeu de son groupe n’a impressionné personne non plus. En poule comme lors de leur quart de finale, les joueuses françaises, pourtant louées pour leurs qualités techniques, ont été incapables de marquer dans le jeu. Seulement deux buts inscrits en quatre matches : un penalty contre l’Islande en ouverture et un coup-franc de Camille Abily contre la Suisse.

Face à l’Angleterre, devant les 6 000 spectateurs du stade De Adelaarshorst, l’attaquante parisienne Marie-Laure Délie a manqué deux opportunités en début de rencontre, dont une frappe ratée à la 11e minute. En deuxième mi-temps, une tête d’Eugénie Le Sommer a rasé le poteau (53e) et Delie n’a pas su profiter d’un ballon qui traînait dans la surface (63e). Entre-temps, Jodie Taylor, la meilleure buteuse du tournoi, avait froidement donné l’avantage aux Anglaises, à la conclusion d’une action débutée par une perte de balle de Le Sommer (60e).

« Ce soir, on ne méritait pas de prendre un but comme ça. Mais on a joué avec le feu. Ce qui nous a manqué, c’est de l’agressivité, du jeu, de la folie », a analysé la capitaine d’un soir Amandine Henry, dont le coup-franc a fini dans les airs à la 89e minute. « Il y a aussi trop de déchet technique de notre côté pour les mettre un peu plus en difficulté », a ajouté Wendie Renard, suspendue pour la rencontre.

La Coupe du Monde 2019 en France en ligne de mire

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Les prestations décevantes depuis le début du tournoi avaient laissé planer le doute sur le niveau réel d’une équipe, toujours favorite et jamais titrée. « On en a marre de s’arrêter à chaque fois au stade des quarts de finale », s’est agacé la défenseur de l’Olympique lyonnais Jessica Houara d’Hommeaux. « Bien évidemment, je pense que sur l’ensemble de la compétition, on n’a pas montré le meilleur visage de cette équipe de France », a reconnu qui a aussi insisté sur le mental du groupe. Souvent pointées du doigt pour ses faiblesses dans ce domaine par le passé, les Françaises avaient réussi à battre l’Islande et à arracher la qualification pour les quarts de finale contre la Suisse, à chaque fois dans les toutes dernières minutes.

La France peut d’autant plus s’en vouloir que l’ogre allemand, champion d’Europe six fois d’affilée, a été terrassé par un surprenant Danemark (2-1), le futur adversaire de l’Autriche en demi-finales. Après 16 ans en bleu et plus de 180 sélections, Camille Abily prend sa retraite sur un goût amer. « Au final il n’y a pas de titre et c’est ça que j’aurais aimé pouvoir apporter à la France avec ma génération », a-t-elle regretté. « J’espère que les plus jeunes le feront. »

Plutôt que ressasser un tournoi raté, les Françaises ont préféré se tourner vers leur avenir proche : la Coupe du Monde 2019 dans l’Hexagone. « On sera attendues et il faudra passer ce cap-là. On aura nos supporteurs, j’espère qu’on fera mieux », a souhaité Eugénie Le Sommer, habituée aux sommets avec son club (quatre Ligue des champions et sept titres de championne de France avec l’OL) mais condamnée à la frustration en bleu.