Les Mauritaniens approuvent la réforme de leur constitution
Les Mauritaniens approuvent la réforme de leur constitution
Le Monde.fr avec AFP
Le référendum, boycotté par l’opposition, devrait renforcer la position du président Mohamed Ould Abdel Aziz, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 2008.
Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz en 2015. | AFP
Les Mauritaniens ont voté à 85 % en faveur d’une révision de la constitution a annoncé dimanche 6 août la commission électorale. Le résultat du référendum organisé samedi constitue une victoire pour le président Mohamed Ould Abdel Aziz alors que le texte prévoit notamment le remplacement du Sénat par des conseils régionaux élus.
L’opposition radicale, réunie dans une coalition de huit partis et organisations, avait appelé au boycott du scrutin. Lors d’une conférence de presse dimanche, des membres de cette coalition ont dénoncé « une farce électorale », réfusant de reconnaître les résultats du vote. Un seul parti d’opposition, la Convergence démocratique nationale (CDN), avait appelé à voter non.
Participation élevée dans les campagnes, faible dans la capitale
Environ 1,4 million de Mauritaniens étaient appelés aux urnes. L’un des principaux enjeux du scrutin, qui s’est déroulé à l’issue d’une campagne houleuse émaillée de violences lors de manifestations de l’opposition, était justement le taux de participation. Très élevé dans les zones rurales, il a atteint 53,73 % au niveau national mais n’a pas dépassé 36 % à Nouakchott, la capitale.
Le référendum proposait également une modification du drapeau national, auquel seraient ajoutées deux bandes rouges pour « valoriser le sacrifice des martyrs » de la résistance à la colonisation française qui s’est achevée en 1960.
Ancien général élu en 2009, réélu en 2014 pour cinq ans, après être arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 2008, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a laissé entendre que cette modification de la Constitution ne serait probablement pas la dernière. Une partie de l’opposition le soupçonne de vouloir aller au-delà de son second mandat, qui serait son dernier selon la constitution en vigueur.