Le député (LRM) du Finistère Richard Ferrand, le 9 août, à l’Assemblée nationale. / JACQUES DEMARTHON / AFP

Richard Ferrand vit un début de quinquennat difficile au Palais-Bourbon. Le président des députés de La République en marche (LRM) est la cible de nombreuses critiques, jusque dans ses propres rangs, à cause notamment de son absentéisme dans l’hémicycle. Et, mardi 15 août, c’est une députée de la majorité qui s’en prend à l’élu du Finistère.

Interrogée sur l’élection de Thierry Solère à la questure de l’Assemblée nationale, qui avait provoqué une première crise politique dans l’hémicycle, la députée de l’Eure LRM Claire O’Petit s’en est prise ouvertement à M. Ferrand, estimant qu’il a été « extrêmement défaillant ».

« Il y avait deux personnes LR que nous devions élire pour les questures et il n’y a pas eu de préparation avant, explique-t-elle dans l’émission « Les Grandes Gueules », sur RMC. Nous avions le choix entre [Eric] Ciotti et [Thierry] Solère. Et là, nous n’avons pas pris le temps de parler politiquement de ce qui allait se passer si nous ne votions pas pour un Républicain », en l’occurrence pour M. Ciotti.

« Déni de démocratie »

« Je n’ai pas eu l’analyse politique. Et là, Richard Ferrand ne nous a pas réunis. […] [Il] n’a absolument pas été à la hauteur. C’était une catastrophe », regrette-t-elle. Ainsi, alors que le poste était normalement dévolu à l’opposition, donc au député des Alpes-Maritimes, Mme O’Petit a voté pour le « constructif » M. Solère, tout comme la majorité de son groupe. Cette élection a alors été qualifiée de « déni de démocratie » par le président des Républicains, Christian Jacob. Pour Mme O’Petit, « dans les deux mois, ça a été mieux. Mais tous les crashs qu’il y a eu, c’était pendant cette journée-là. Richard Ferrand n’a pas su tenir le groupe à ce moment-là ».

Ancienne chroniqueuse dans l’émission « Les Grandes Gueules », la députée de l’Eure s’était déjà fait remarquer à la fin de juillet au sujet du projet du gouvernement de baisser les aides personnalisées au logement (APL) de 5 euros par mois. « Ça va, messieurs, dames. Arrêtez ! Si à 18, 19 ans, 20 ans, 24 ans vous commencez à pleurer parce qu’on vous enlève 5 euros, qu’est-ce que vous allez faire de votre vie ? », avait-elle notamment lancé.

Malgré la polémique, la députée de l’Eure a confirmé ses propos mardi sur RMC.

« Quand à 18 ans tu pleures parce que tu vas perdre 5 euros, mais ta vie, c’est quoi ? (…) Vous pleurez sur vos 5 euros, mais vous avez un portable entre 500 et 800 euros à la main ! »