LES CHOIX DE LA MATINALE

Une chambre de motel qui voit passer de drôles d’occupants, des adolescents qui cherchent un sens à la vie et une jeune fille qui documente son suicide, voici trois séries à ne pas rater.

« Room 104 » : les mystères de la chambre 104

Room 104: Official Trailer (HBO)

Les frères Jay et Mark Duplass – qui ont notamment coécrit et/ou coproduit pour la télévision (HBO) la subtile série familiale Togetherness (2015–2017) puis la série d’animation Animals (2016–2017), changent radicalement de registre avec Room 104 dont OCS diffuse les épisodes un à un, 24 heures après HBO aux Etats-Unis. Les deux frères – également acteurs, Mark surtout, mais on a vu Jay dans Transparent – ont pris comme principe d’inspiration par la contrainte le lieu unique d’une chambre de motel où chaque épisode montre un nouvel hôte de passage engagé dans des occupations différentes.

Celles-ci, à en juger aux trois premiers épisodes que nous avons vus, sont passablement tordues et ménagent le suspense avec maestria et un saisissant art du contournement et de la surprise. On nous promet des registres différents et pas seulement des huis-clos hithckockiens. A la bonne heure. Renaud Machart

Room 104, série créée par Jay et Mark Duplass. Avec Davie-Blue, Spencer Garrett, Will Tranfo (EU, 2017, 12 × 22-30 minutes). Sur OSC Go à la demande.

« Les Grands » : dans la cour des ados

▶ Les Grands (Serie TV) 2017 - (VOST) 720p HDTV

OCS profite de l’été et de la prochaine rentrée scolaire pour rediffuser Les Grands, une série française désopilante et touchante dont la saison 2 est annoncée pour cet automne. C’est l’histoire d’un groupe de collégiens, en classe de 3e dans un établissement qui n’est pas précisément situé. On le dirait provincial – le lieu dans lequel il a été tourné est sis dans la périphérie de Tours –, car il y règne un calme plutôt bon enfant qui n’a rien à voir avec ce que connaissent certains établissements scolaires de grandes villes et de leurs banlieues. On y retrouvera des « profs » sympathiques et bobos, parfois déjantés, et des familles bien d’aujourd’hui (séparées, recomposées et homoparentales).

En dépit d’évidentes influences de la série britannique Skins (2007-2013), ces ris et ces jeux, parfois cruels et dramatiques, d’adolescents taraudés et égarés par leur puberté récente, entourés d’adultes qui n’ont pas plus qu’eux les clés du sens de la vie, sont un vrai bonheur, avec une distribution et une réalisation d’une rare justesse. R. Ma.

Les Grands, série créée parJoris Morio et Benjamin Parent. Avec Adèle Wismes, Théophile Baquet, Grégoire Montana, Sami Outalbali (Fr., 2016, 10 × 20-23 min). Sur OCS GO à la demande.

« 13 Reasons Why » : raisons et conséquences d’un suicide

13 Reasons Why | Official Trailer [HD] | Netflix

Phénomène viral aux Etats-Unis (cette série aura provoqué les plus grandes avalanches de tweets cette année), l’arrivée de 13 Reasons Why sur Netflix a donné lieu tant à une recrudescence de recherches sur le mot « suicide » sur Google qu’à la critique d’opposants estimant qu’expliquer le suicide d’une jeune fille dans une série revenait à en faire l’apologie. Ce qui ne nous semble pas du tout être le cas.

Adaptée librement d’un roman de Jay Asher, 13 Reasons Why met en scène la vie de la lycéenne Hannah Baker, qui s’est suicidée en laissant treize enregistrements, sur des cassettes, afin d’expliquer à chacun, dans son entourage proche, en quoi il ou elle a contribué à ce qu’elle prenne cette décision.

La deuxième saison, avec les mêmes personnages, reprendra son récit un an plus tard. Peut-être y évoquera-t-on, cette fois, le point de vue des amis d’Hannah, accusés ou honteux après avoir entendu ses cassettes dans la première saison. Martine Delahaye

13 Reasons Why, série créée par Brian Yorkey. Avec Dylan Minnette, Katherine Langford, Christian Navarro (EU, 2017, 13x49-61 min). Sur Netflix à la demande.