Grace Mugabe obtient l’immunité diplomatique en Afrique du Sud
Grace Mugabe obtient l’immunité diplomatique en Afrique du Sud
Le Monde.fr avec AFP
La première dame du Zimbabwe est soupçonnée d’avoir agressé physiquement un mannequin lors d’un voyage dans la capitale sud-africaine, Johannesburg.
La première dame du Zimbabwe, Grace Mugabe, soupçonnée d’agression à Johannesburg, a obtenu l’immunité diplomatique auprès des autorités sud-africaines, et a rejoint, dimanche, la capitale du Zimbabwe, Harare.
Grace Mugabe, qui figure parmi les favoris pour succéder à son mari, âgé de 93 ans, est sous le coup d’une plainte pour coups et blessures contre un mannequin. Gabriella Engels, 20 ans, affirme avoir été agressée violemment, avec un câble et une prise, par la première dame dans un hôtel d’un quartier huppé de Johannesburg, le 13 août. Selon les médias sud-africains, deux fils de Grace Mugabe se trouvaient dans le même établissement.
A la suite de cet incident, les autorités zimbabwéennes ont demandé, mercredi, à Pretoria l’immunité diplomatique pour Grace Mugabe, un privilège qui lui a finalement été accordé. La chef de la diplomatie sud-africaine, Maite Nkoana-Mashabane, a estimé que celle-ci « était justifiée dans ce cas particulier », a précisé son ministère dans un communiqué dimanche.
« Une femme violente »
AfriForum, l’ONG sud-africaine de droits civiques qui défend Gabriella Engels, a dénoncé le départ, dimanche matin, « en secret » de Grace Mugabe et la « culture de l’impunité » de la part de « dirigeants corrompus qui se protègent mutuellement ».
L’association entend désormais saisir la justice pour obtenir une annulation de la décision d’accorder l’immunité diplomatique à la première dame du Zimbabwe, âgée de 52 ans. « Dans le cas où notre requête serait acceptée, la balle sera dans le camp du parquet pour poursuivre Mme Mugabe », a-t-elle expliqué dans un communiqué.
Le principal parti de l’opposition sud-africaine, l’Alliance démocratique, a lui dénoncé « la complicité du gouvernement qui a permis » à Mme Mugabe « de fuir le pays, en pleine nuit, pour éviter des poursuites ».
Au Zimbabwe, la principale formation d’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique, a, elle aussi, demandé que tout soit fait pour que Grace Mugabe, « une voleuse et une femme violente », réponde de ses actes devant la justice.